La Turquie, malgré des difficultés économiques, avance avec son programme d’avion de combat indigène, le TF-X. Elle recherche activement des partenaires étrangers pour soutenir le projet.
Contexte économique défavorable
La Turquie, dont l’économie souffre d’une inflation élevée et d’une dette extérieure proche de 476 milliards de dollars en mars, voit son ambitieux programme TF-X mis à l’épreuve. Selon Allianz Trade, le montant de la dette externe à régler au cours des 12 prochains mois s’élève à environ 250 milliards de dollars. Les experts, comme Ozgur Eksi basé à Ankara, estiment que les difficultés financières nationales se reflèteront inévitablement dans le programme TF-X.
Cherche des partenaires pour alléger la charge
Malgré les embûches financières, la Turquie recherche activement des partenaires pour partager le coût du programme. Le Ministre de la Défense, Yasar Guler, a récemment annoncé qu’un accord est en passe d’être signé avec le Pakistan pour participer au développement de cet avion de cinquième génération. L’Azerbaïdjan a déjà signé un protocole d’accord avec la Turquie pour explorer son implication dans le projet. L’arrivée de partenaires étrangers présente des avantages financiers, mais aussi des défis, notamment en matière de gestion des différends et de transfert de technologie.
Ambitions et perspectives du programme
La Turquie souhaite que le TF-X effectue son premier vol cette année, marquant le centenaire de la république. Selon Turkish Aerospace Industries, le TF-X volera le 27 décembre 2023. La société prévoit de fournir 20 avions TF-X Block 10 à l’Armée de l’Air d’ici 2028. En 2029, la production devrait atteindre deux avions TF-X par mois, générant des revenus annuels d’environ 2,4 milliards de dollars.
Développement technique et partenariats
Le programme TF-X a été lancé en 2009. En 2016, Rolls-Royce a proposé un partenariat de production conjointe à la Turquie pour alimenter diverses plateformes turques. En 2017, BAE Systems, une entreprise britannique, a signé un accord de plus de 100 millions de livres sterling (127 millions de dollars US) pour développer l’avion de combat turc. En 2022, la Turquie a lancé une compétition pour le développement local d’un moteur turbofan pour le TF-X. TAEC, une coentreprise entre Rolls-Royce et le conglomérat industriel turc Kale, a proposé un moteur capable de propulser l’avion à une altitude maximale de 40 000 pieds et d’atteindre une vitesse de Mach 1,8.
La question du moteur
Actuellement, le moteur américain F110 est utilisé pour les prototypes TF-X. Cependant, utiliser ce moteur pour la production en série pourrait nécessiter d’importants investissements. Eksi souligne l’importance pour le gouvernement de ne pas retarder davantage le choix du moteur.
Potentiel d’exportation
Eksi ajoute que le potentiel d’exportation du TF-X est essentiel à la réussite du programme. Le Kaan pourrait être une option attrayante pour les pays qui cherchent à éviter les avions fabriqués en Occident, en Russie ou en Chine pour des raisons politiques.
Face à une économie chancelante et un paysage géopolitique complexe, la Turquie est déterminée à avancer avec son programme TF-X. La recherche de partenariats étrangers et la prise de décisions techniques cruciales seront déterminantes pour l’avenir de ce programme ambitieux. Seul l’avenir nous dira si le TF-X, ou Kaan, se taillera une place parmi les avions de combat de cinquième génération.
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