Des soldats nord-coréens confirmés aux côtés de la Russie en Ukraine

Des soldats nord-coréens confirmés aux côtés de la Russie en Ukraine

La Russie confirme pour la première fois la présence de soldats nord-coréens engagés en Ukraine, révélant les implications d’un accord militaire bilatéral.

Le Kremlin a confirmé le 26 avril que des troupes nord-coréennes participent activement aux opérations militaires russes en Ukraine, notamment dans la région de Koursk. Cette reconnaissance officielle fait suite à des mois de démentis systématiques de Moscou. L’implication nord-coréenne découle d’un accord stratégique de partenariat signé en 2024 entre Moscou et Pyongyang. Les conséquences de ce déploiement sont multiples : implications diplomatiques, risques de sanctions internationales accrues, et modification de l’équilibre militaire sur le terrain. L’utilisation de soldats nord-coréens marque également une évolution notable dans les alliances militaires actuelles.

La Russie admet officiellement la présence de soldats nord-coréens en Ukraine

Le 26 avril 2025, lors d’une réunion avec Vladimir Poutine, le chef d’état-major général russe Valery Gerasimov a officiellement reconnu l’engagement de troupes nord-coréennes aux côtés des forces russes en Ukraine. Cette annonce concerne notamment la région de Koursk, située à proximité de la frontière ukrainienne, où ces soldats auraient participé à des opérations de combat contre l’armée ukrainienne.

Pendant plusieurs mois, les autorités russes avaient nié tout soutien militaire de la part de la Corée du Nord, qualifiant les allégations de “désinformation”. L’aveu de Gerasimov vient donc contredire directement les affirmations du porte-parole Dmitry Peskov, qui avait réfuté toute coopération militaire concrète avec Pyongyang.

La région de Koursk, qui couvre environ 29 800 km², a une importance stratégique pour la Russie, car elle protège l’accès au Donbass depuis le nord. L’intervention de soldats étrangers dans cette zone confirme les difficultés rencontrées par les forces russes pour maintenir leurs lignes de défense. Selon les données du Ministère de la Défense britannique, les pertes russes dans les régions frontalières comme Koursk ont augmenté de 15 % entre janvier et mars 2025 par rapport à l’année précédente.

Cette confirmation soulève également des interrogations sur la qualité des troupes engagées. En saluant leur “professionnalisme” et leur “héroïsme”, Gerasimov semble chercher à légitimer ce soutien extérieur comme un renfort crédible, alors que plusieurs analystes militaires occidentaux évoquent un affaiblissement progressif de la capacité de mobilisation interne russe depuis fin 2023.

Des soldats nord-coréens confirmés aux côtés de la Russie en Ukraine

Le partenariat stratégique entre Moscou et Pyongyang devient militaire

La participation nord-coréenne s’inscrit dans le cadre d’un accord stratégique global signé en 2024 entre Moscou et Pyongyang. Ce traité, initialement présenté comme un accord de coopération diplomatique et économique, comprend désormais des clauses militaires qui se traduisent par un engagement direct sur le terrain.

Le texte de cet accord, partiellement divulgué par certaines agences de renseignement, précise que la Corée du Nord s’engage à fournir “un soutien logistique et humain” en cas de “besoin commun en matière de sécurité”. L’interprétation actuelle de cette clause permet aux soldats nord-coréens d’intervenir directement sur le théâtre d’opérations ukrainien.

La KCNA (Korean Central News Agency) a confirmé que cette mission militaire est considérée comme un “devoir sacré” pour renforcer l’amitié entre les deux pays. En pratique, les analystes estiment que ce déploiement concerne entre 2 000 et 5 000 soldats nord-coréens. Ce chiffre reste modeste par rapport aux forces russes, qui mobilisent actuellement environ 470 000 soldats sur le front ukrainien selon les estimations de l’Institut pour l’Étude de la Guerre (ISW).

Ce partenariat modifie également la perception internationale de la Corée du Nord, jusqu’ici considérée comme un soutien discret de Moscou. L’implication militaire ouverte pourrait entraîner des conséquences diplomatiques graves, notamment une possible intensification des sanctions internationales.

Conséquences internationales et géopolitiques de l’implication nord-coréenne

La confirmation de l’engagement de troupes nord-coréennes en Ukraine constitue une infraction aux résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment la résolution 2397, qui interdit toute coopération militaire entre la Corée du Nord et d’autres États membres de l’ONU.

Le Bureau du Trésor américain a déjà annoncé des enquêtes visant à sanctionner toute entité facilitant le transfert de personnels ou d’armes nord-coréens vers des zones de conflit. En réponse, une extension des sanctions économiques contre la Russie est envisagée, notamment sur les secteurs de la défense, de l’énergie et des banques secondaires. Actuellement, plus de 13 000 entités et individus russes sont déjà sous sanction internationale depuis 2022.

Sur le plan régional, cette situation renforce également les inquiétudes du Japon et de la Corée du Sud, qui redoutent une montée de l’agressivité militaire de Pyongyang. En avril 2025, Tokyo a annoncé vouloir augmenter de 16 % son budget de la défense, atteignant 7 820 milliards de yens (environ 47 milliards d’euros).

Enfin, l’engagement militaire officiel de la Corée du Nord pourrait conduire à une réévaluation des politiques de dissuasion nucléaire dans la région Asie-Pacifique, où les États-Unis ont récemment déployé un second porte-avions nucléaire au large de Busan.

Des soldats nord-coréens confirmés aux côtés de la Russie en Ukraine

Analyse militaire : quelles conséquences sur le terrain ukrainien ?

D’un point de vue strictement militaire, la participation nord-coréenne ne change pas fondamentalement l’équilibre stratégique en Ukraine. Le déploiement estimé de 2 000 à 5 000 soldats représente moins de 1 % des forces russes engagées. Toutefois, leur impact pourrait être localisé, notamment dans des batailles de tranchées prolongées, où l’endurance physique et la discipline stricte des soldats nord-coréens sont connues.

Selon des rapports de l’Institut Royal des Services Unis (RUSI), les soldats nord-coréens sont souvent habitués à des conditions extrêmes de survie et à des tactiques d’infiltration. En zone rurale ukrainienne, où l’hiver et la boue rendent difficiles les mouvements mécanisés, ce type de profil peut offrir un avantage opérationnel dans des missions défensives ou d’assaut sur des positions fixes.

Cependant, leur équipement est souvent obsolète. La majorité des unités d’infanterie nord-coréennes utilisent encore des variantes du fusil AK-47 datant des années 1960, et leur protection individuelle est limitée par des gilets pare-balles de faible efficacité, principalement produits dans les années 1990.

En termes de logistique, le soutien apporté par la Corée du Nord reste faible : il se limite à l’envoi de personnels et de munitions d’artillerie basiques de calibre 122 mm et 152 mm, compatibles avec les équipements russes.

Sur le moyen terme, l’efficacité de cette coopération dépendra donc de la capacité de la Russie à intégrer et coordonner ces troupes étrangères dans ses structures militaires déjà sous tension.

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