Peu d’avions de chasse n’ont suscité autant de polémique que le F-104. Dénommé le widow maker – le faiseur de veuve – cet avion n’en demeure pas moins une avancée technique nette dans le monde de l’aviation des années 1940 à 1950. Étudié par le talentueux créateur d’avions Clarence « Kelly » Johnson sous la forme d’un simple intercepteur à haute performance, le F- 1 04 Starfighter fut surnommé également le « missile piloté » en raison de son fuselage allongé et de ses ailes courtes et minces. Le premier des deux XF- 104 propulsé par un réacteur Wright XJ 65-W-6 Sapphire de 3500 kg de poussée fit son premier vol le 28 février 1954.
Les YF-104A d’expérimentation qui suivirent reçurent un réacteur General Electric YJ79-GE-3 de 6700 kg de poussée avec réchauffe et ce moteur allait équiper toutes les versions ultérieures du Starfighter. Mis en service dans l’USAF en Janvier 1958 sous la forme du F-104A et du biplace F-104B, le Starfighter fut le premier avion de l’USAF volant à Mach 2. Après une brève carrière dans l’USAF une grande partie des 153 F-104 construits furent cédés à la Jordanie ou au Pakistan. Le F- 104C suivant, produit à 77 exemplaires pour le Tactical Air Command de l’USAF servit aussi brièvement en Asie du sud-est dans le conflit vietnamien. Le F- 104D fut une version d’entraînement du type C et les deux versions servirent dans la force aérienne de la Garde Nationale de Porto Rico en 1975. Si la carrière du F-104 fut limitée dans l’’USAF l’avion forma l’épine dorsale de nombreuses forces aériennes européennes des années 1960 au début des années 1980. Le F-104G (comme le biplace d’entraînement TF-1 04G) fur une version multi rôle destinée à la Luftwaffe ouest-allemande nouvellement créée qui fit son premier vol le 7 juin 1960. Une version de reconnaissance, le RF-104G fut également produite. Lors de sa campagne de promotion de l’avion de chasse, Lockheed mit en lumière ses performances impressionnantes tout en minimisant sa faible capacité de charge, son faible rayon d’action, sa vitesse d’atterrissage élevée et un comportement en vol délicat.
A l’occasion de ce que l’on appela le « Marché du Siècle », le Starfighter fut vendu aux forces aériennes canadiennes, belges, danoises, grecques, italiennes, hollandaises, norvégiennes, espagnoles et turques outre l’Allemagne fédérale. Un grand programme de production fut lancé pour les F-104G construits en Belgique, au Canada, en Allemagne de l’ouest, en Italie et aux Pays-Bas. En outre, l’Allemagne acheta un lot de F- 104F biplaces. Le F-104G fut aussi fourni à Taiwan qui en transforma certains en Stargazer de reconnaissance. Après la livraison de trois F- 104J au Japon, Mitsubishi en construisit 207 exemplaires pour la force aérienne d’autodéfense et assembla 20 F-104DJ biplaces à partir de lots livrés par Lockheed. Aeritalia construisit en Italie les derniers des 2 422 Starfighter produits. Il y eut aussi 246 F-104S pour le missile Sparrow qui aimait ces avions. La force aérienne italienne fut la dernière utilisatrice du Starfighter militaire, ne retirant ces avions du service actif qu’en 2004. Il existe aujourd’hui un Starfighter utilisé dans un cadre civil pour faire des baptêmes et notamment pour permettre aux passagers d’atteindre la stratosphère. Ces vols sont relativement chers, mais l’expérience est unique. Nous vous invitons à visiter le vol en avion de chasse si ce type d’expérience vous intéresse.