Face aux sanctions sur la Russie, la Serbie annule des contrats d’armement russes et explore des alternatives en Europe, Israël et Chine.
La Serbie, historiquement proche de Moscou, a annulé plusieurs contrats d’achat d’armes russes en raison des sanctions liées à la guerre en Ukraine. Ces restrictions compliquent les livraisons et poussent Belgrade à diversifier ses approvisionnements. Des accords ont été signés avec des acteurs tels qu’Israël, la France et la Chine, marquant un tournant stratégique pour le pays. L’objectif : maintenir la modernisation de ses forces armées tout en avançant vers l’intégration européenne.
Les conséquences des sanctions sur les contrats russes
Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, les sanctions internationales contre Moscou perturbent le commerce mondial d’armement. La Serbie, bien que non membre de l’Union européenne, est fortement touchée en raison de sa dépendance historique envers les équipements militaires russes et soviétiques. Le général Milan Mojsilović a confirmé que les livraisons d’armes depuis la Russie sont actuellement impossibles, entraînant l’annulation ou le report de nombreux contrats.
Ce revirement force Belgrade à chercher des solutions alternatives. La modernisation militaire de la Serbie, un enjeu stratégique, passe désormais par une diversification des fournisseurs. En parallèle, la Serbie investit dans un système durable pour l’entretien de ses équipements russes existants, garantissant leur opérationnalité malgré les sanctions.
En annulant ces contrats, la Serbie réduit également sa dépendance à l’égard de la Russie, une évolution stratégique pour un pays qui aspire à intégrer l’Union européenne.
Un rapprochement avec les fournisseurs occidentaux et israéliens
La diversification des sources d’approvisionnement a conduit la Serbie à conclure des accords significatifs avec des fournisseurs occidentaux et israéliens. En 2024, Belgrade a signé un contrat pour l’achat de 12 Rafale, des chasseurs français reconnus pour leurs performances. Ce contrat, évalué à près de 2 milliards d’euros, est un exemple concret de l’engagement croissant de la Serbie envers les industries européennes.
Israël est également un partenaire clé dans cette stratégie. En novembre 2024, Elbit Systems a annoncé des contrats d’une valeur de 335 millions d’euros pour fournir des systèmes d’artillerie PULS et des drones Hermes 900 à la Serbie. Ces acquisitions reflètent l’ambition de Belgrade de moderniser ses capacités militaires tout en établissant des liens stratégiques avec Israël, dont l’industrie de défense est mondialement réputée.
Le rôle croissant de la Chine dans les forces armées serbes
Parallèlement à ses collaborations européennes et israéliennes, la Serbie renforce ses relations avec la Chine. Le pays utilise désormais le système de défense antiaérien FK-3, une version exportée des systèmes HQ-22 chinois. Ces équipements offrent une portée de 150 km, renforçant la défense aérienne serbe.
Cette coopération avec Pékin s’inscrit dans une logique de diversification stratégique. La Chine, devenant un acteur majeur du marché de l’armement, propose des solutions compétitives, adaptées aux budgets des pays en développement ou en transition comme la Serbie. Le coût estimé pour les systèmes FK-3 est d’environ 300 millions d’euros, une alternative plus abordable aux systèmes occidentaux équivalents.
Conséquences géopolitiques de ces choix stratégiques
Ces évolutions illustrent un ajustement délicat de la politique étrangère serbe. Tout en maintenant une neutralité militaire, la Serbie montre sa volonté de se rapprocher de l’Union européenne en adoptant des politiques conformes aux standards occidentaux.
En revanche, cette transition pourrait accroître la pression russe sur Belgrade. Historiquement, la Russie a soutenu la Serbie sur des dossiers sensibles, comme le Kosovo. Cependant, la rupture des contrats d’armement risque de compliquer cette alliance traditionnelle.
Enfin, la stratégie serbe met en lumière un déplacement des équilibres géopolitiques en Europe, avec une militarisation croissante de certains pays, liée aux tensions internationales et à la guerre en Ukraine.
La Serbie, confrontée aux défis des sanctions internationales, s’adapte en réorientant sa stratégie d’armement. En diversifiant ses partenariats, le pays vise à maintenir la modernisation de ses forces tout en renforçant ses relations avec l’Union européenne. Cette transition stratégique reflète des enjeux économiques et politiques majeurs, dans un contexte où les tensions géopolitiques redessinent les relations internationales.
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