L’avion de chasse perd ses munitions

Un avion de l’armée de l’air, qui rejoignait Nancy, a perdu des munitions au dessus de la commune loirétaine de Nogent-sur-Vernisson. Celles-ci sont tombées sur l’entreprise Faurecia. Deux personnes ont été blessées. Stupeur chez le sous-traitant automobile Faurecia à Nogent sur Vernisson (Loiret) : un avion de chasse a perdu une réplique de bombe vers 15h30 ce mardi en passant au-dessus de l’usine, une “munition inerte” (qui sert notamment aux exercices) selon les termes militaires. Elle ne présente donc pas de danger, mais en tombant, l’objet a fait deux blessés. “Deux avions de chasse de l’armée sont passés, on a entendu un gros boum”, explique Anthonin Bourgerette, magasinier dans une coopérative agricole en face de l’usine Faurecia. “La détonation a été relativement forte, elle a dépassé le bruit des deux avions qui passaient. On a vu arriver les pompiers et les gendarmes. Au départ, les gendarmes nous ont demandé de fermer le site, avant de nous dire que ce n’était pas la peine, qu’il n’y avait rien d’urgent.” L’avion, un Mirage 2000D, avait décollé de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, où il devait également atterrir. Il devait larguer la munition sur le terrain d’entrainement de Suippes, près de Reims (Marne). Dans l’usine, qui emploie jusqu’à 600 personnes, plus de 150 salariés ont été évacués vers un point de rassemblement selon la direction et ont été confinées sur ce site. Les jours des deux blessés ne sont pas en danger. Une cellule psychologique va être mise en place ce mercredi matin. L’armée de l’air présente ses excuses aux victimes.

Les pompiers sont intervenus rapidement en très grand nombre (une vingtaine d’engins et une quarantaine de pompiers), craignant dans un premier temps un risque d’explosion, avant d’apprendre que l’objet ne présentait pas de risque. Selon les premiers éléments, l’ogive, la tête avant de la bombe, s’est détachée pour des raisons encore inconnues. Une enquête va être confiée au BEAD-air (bureau enquêtes accidents défense). Le procureur du parquet militaire de Paris a également diligenté une enquête judiciaire, confiée à la gendarmerie de l’Air. La munition inerte “simule des armements que nous employons en conditions réelles”, explique le colonel Olivier Celo, porte-parole de l’armée de l’air. “Elles ont les caractéristiques aérodynamiques de ce qu’on appelle des bombes mais ce n’en sont pas, ce sont des emports d’exercices. Il n’y a pas d’explosifs en leur sein.” Bien entendu, “cet élément n’était absolument pas prévu pour être largué à l’endroit en question (Nogent-sur-Vernisson, NDLR) mais bien sur le champ de tirs de Suippes, du côté de Reims”, ajoute le colonel Olivier Celo, qui précise que ce type d’accident est “exceptionnel, très très rare”.

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