L’Ukraine montre un intérêt prononcé pour l’acquisition de chasseurs Rafale français, traduisant sa volonté de diversifier ses choix en matière de défense. Cependant, diverses contraintes techniques et capacités de production pourraient ralentir cette ambition.
Un intérêt croissant pour la diversité défensive
Lors d’une interview accordée au Monde après ses récentes rencontres avec les représentants français, le Ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Dmytro Kuleba, a manifesté un souhait grandissant de renforcer la coopération militaire entre les deux nations. Son admiration pour le soutien de la France dans divers domaines tels que le militaire, l’humanitaire, la diplomatie et l’économie a été clairement énoncée.
La formation des pilotes ukrainiens par la France
Au-delà des simples acquisitions matérielles, la France s’engage à accompagner l’Ukraine dans la formation avancée de ses pilotes. Une annonce récente du Général James Hecker a indiqué que les pilotes ukrainiens seraient formés pour manœuvrer le F-16 en utilisant le matériel de l’Armée de l’Air française, notamment l’Alpha Jet.
Une ambition défensive non limitée
L’Ukraine, tout en se réjouissant de la collaboration avec les États-Unis pour le F-16, ne souhaite pas limiter son arsenal. Kuleba évoque un travail en collaboration avec d’autres nations productrices d’avions de dernière génération. Il considère l’éventuelle fourniture du Rafale par la France comme un investissement stratégique à long terme.
Les défis techniques de la France
Les aspirations ukrainiennes doivent cependant faire face à des défis significatifs.
- Le Mirage 2000C : Autrefois considéré comme une option, ce jet a des capacités limitées face aux appareils russes actuels. Sa potentialité réside plutôt dans l’interception de drones kamikaze iraniens ou de missiles de croisière russes. Cependant, le nombre restreint d’appareils disponibles pose question quant à la rentabilité de cet investissement.
- Le Rafale : Bien plus moderne, sa disponibilité est cependant restreinte. Malgré les plans d’expansion de la flotte de Rafale, l’usine de Dassault fonctionne à plein régime pour honorer ses commandes actuelles, notamment en raison de contrats avec la Grèce et la Croatie.
La perspective d’une flotte ukrainienne équipée en Rafale
Les obstacles sont nombreux, mais la possibilité de voir les Rafale arborer les couleurs ukrainiennes n’est pas exclue. L’intérêt du Président Macron pour cette vente avait déjà été souligné en 2021 lors d’une discussion avec le Président ukrainien Zelenskyy.
Conséquences des enjeux exposés :
Un partenariat franco-ukrainien renforcé dans le domaine de la défense pourrait significativement changer la dynamique régionale. L’équipement de l’Ukraine en chasseurs modernes tels que le Rafale serait un signal fort envoyé à ses adversaires potentiels, mais aussi à ses alliés, renforçant sa position stratégique en Europe de l’Est.
La volonté de l’Ukraine de diversifier et de renforcer son arsenal défensif est manifeste. Si les défis techniques et logistiques sont indéniables, la dynamique diplomatique actuelle suggère une possible concrétisation de ce partenariat franco-ukrainien. Seul l’avenir dira si les Rafales voleront sous les couleurs ukrainiennes, mais l’intérêt mutuel est palpable et pourrait redessiner les contours de la coopération internationale en matière de défense.
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