Le B52 est un avion à part dans l’histoire de l’aviation militaire moderne, qui vient de célébrer ses 50 ans de services, et qui restera en service au moins jusqu’en 2040. Le Boeing B-52 est le résultat d’une demande que l’USAF effectua en avril 1946 pour un bombardier lourd, qui remplacerait le Convair B-36 dans le cadre du SAC. Après les prototypes, dont le premier vola en Aout 1954, 50 avions B-52B furent produits, suivis de 35 B-52C. Le B-52D (170 exemplaires), le B-52E (100 exemplaires), et le B-52F (89 exemplaires) furent suivis du B-52G qui portait les missiles air-sol AGM-28 Hound Dog. 193 appareils furent construits à partir de ce modèle, et 173 d’entre-eux furent convertis dans les années 1980 pour porter les missiles Boeing AGM-86 B ALCM (missiles de croisière). Le B-52 qui, trois décennies durant à joué un rôle central en matière de dissuasion nucléaire aérotransportée occidentale a été employé au combat exclusivement dans un cadre conventionnel : au Vietnam, dans la guerre du Golfe de 1991 et plus récemment pour appuyer les opérations de l’OTAN en ex-Yougolslavie, et la campagne en Afghanistan ainsi qu’en Irak en 2003 jusqu’à nos jours. Tout au long de leur longue carrière, les versions les plus récentes du B-52 ont été remises à jour et rénovées.
Au cœur des tensions causées par la Guerre Froide, l’immense B-52D ou B-52 Stratofortress était le symbole du considérable pouvoir d’attaque américain. Il était difficile d’imaginer à l’époque que, 50 ans après, le B-52 serait encore en première ligne. Les 8 turboréacteurs Pratt&Whitney devaient libérer la totalité de leur puissante poussée de façon à permettre à l’avion en vol de porter une charge offensive maximale de 24494 Kg. Au moment du décollage, une injection d’eau dans les moteurs augmentait la poussée et produisait des nuages noirs de gaz d’échappement. L’équipage du B-52 était composé de six personnes : le premier pilote, le copilote, le navigateur radar (qui était aussi pointeur), le navigateur, l’officier expert en guerre électronique et le mitrailleur de queue. Quand l’avion est plein, les solides ailes du B-52 Stratofortress se plient au point de toucher quasiment le sol. Afin d’éviter ce problème, chaque extrémité de l’aile est doté d’une roulette, qui permet en outre une plus grande stabilité lors du décollage et de l’atterrissage. Le train principal est situé sous le fuselage.