Deux bombardiers russes ont été intercepté à proximité des côtes françaises, et l’on peut se demander une nouvelle fois à quel jeu joue la Russie. Stratégie d’intimidation ou démonstration de force ? Voici les faits. L’armée de l’air indique avoir intercepté ce 9 février deux bombardiers Tu-160 Blackjack russes au large des côtes françaises, sans que l’espace aérien national n’ait été atteint. L’alerte a été donnée ce matin par le centre OTAN situé en Allemagne, pour signaler six avions au large de la Norvège, qui a envoyé des chasseurs pour surveiller les activités russes. Quatre des six aéronefs auraient ensuite fait demi-tour. Les deux Tu-160 ont ensuite fait route vers l’Ecosse et ont été escortés par des Eurofighter de la Royal Air Force, avant que deux Mirage 2000-5 de la permanence opérationnelle (PO) de Lorient et un Rafale de la PO de Saint-Dizier ne décollent à leur tour pour intercepter les avions russes. Ceux-ci ont ensuite été accompagnés par des EF-18 espagnols, à la suite de quoi ils ont fait demi-tour. L’armée de l’air précise qu’un E-3F AWACS et un C-135 ont également été déployés en soutien des chasseurs français. L’ensemble de l’opération a été dirigé par le Centre national des opérations aériennes, situé sur la BA 942 de Lyon Mont-Verdun. Des Rafale avaient déjà intercepté des Tu-160 en septembre 2016, selon le même mode opératoire. Plus récemment, ce sont trois Tu-95 qui ont été suivis à la trace par un AWACS en novembre dernier, sans décollage de chasseurs. Ces interceptions sont rendues possibles par une surveillance 24h/24 et 7j/7 de l’espace aérien français par quelques 900 personnels, dans le cadre de la posture permanente de sûreté aérienne. Celle-ci peut mettre en oeuvre des avions de chasse, des hélicoptères, des ravitailleurs, des AWACS ou encore des moyens sol-air. L’objectif est de rechercher l’identité, de surveiller et d’observer le comportement d’un aéronef suspect, avant de faire appliquer une obligation, une restriction, une interdiction, voire l’avertir, l’arraisonner ou à le détruire, en cas de menace avérée. Le chef d’état-major de l’armée de l’air le général Lanata, a dernièrement indiqué lors d’une audition par des parlementaires que « la recrudescence de ces démonstrations militaires » soulignaient « le retour des ”menaces de la puissance” ».
Crédit photo : armée de l’air.