Le Mig 29 est un avion de chasse à part et à bien des égards. Replongeons-nous dans le temps de la guerre froide. En 1969, les Etats-Unis lancent les projets qui donnèrent naissance au F-15 et F-16. L’aviation russe d’alors commence à s’essouffler, avec des Mig 21, Mig 23, Su-15 et Su-17. L’URSS lance alors le projet du Sukhoi 27, mais son prix très élevé – et les finances de l’état ne sont pas au beau fixe à l’époque, empêche de généraliser le projet. C’est alors que Mikoyan Gourevitch propose le projet du Mig 29. Un avion qui devait être agile, léger, puissant, performant et plus économique.
Le Mig 29 fut développé sur le principe d’un avion tactique et polyvalent. D’abord baptisé « Ram L » par l’OTAN, on le connait surtout sous l’appellation « Fulcrum ». Son premier vol d’essai eu lieu en 1977, et très rapidement il fallut faire certaines modifications pour augmenter ses performances et sa fiabilité. La production commença donc en 1983, mais les Etats-Unis purent clairement identifier l’avion lors du passage d’une escadrille de Mig 29 en Finlande en 1986. Et ils purent tout de suite savoir que c’était l’avion à abattre.
Le Mig 29 est un avion extrêmement agile, spécialement avec son système de « thrust vectoring » qui permet de modifier la direction des tuyères et d’apporter une manœuvrabilité supplémentaire à l’avion de chasse. Les Etats-Unis eurent si peur de cet avion qu’ils en achetèrent sur le second marché en 1997 – des avions qui devaient être vendus à l’Iran et la Moldavie – pour éviter qu’il ne tombent dans de mauvaises mains. Car le Mig 29 est également capable de transporter la bombe nucléaire…
Le MiG-29 est un excellent chasseur avec une signature radar très faible et qui peut effectuer des virages à forts facteurs de charge malgré l’absence de commandes de vol électriques assistées par ordinateur. Le Fulcrum est capable de viser et battre plusieurs objectifs d’attaques à la fois. Son principal défaut est sa faible autonomie qui le confine surtout à la défense du territoire plutôt qu’aux missions d’attaque. Cependant ce défaut est en partie compensé par le fait qu’il peut opérer très près de la ligne de front sur des terrains très sommairement aménagés en herbe grâce à ses entrées d’air pouvant être obturées et ses pneus à basse pression. Les variantes récentes lui ont donné plus de polyvalence en améliorant ses capacités air-sol, faisant de lui un véritable équivalent du F-16.
L’avion de chasse a été un succès commercial, avec plus de 1100 avions construits, et un large pourcentage exporté à travers le monde. 28 pays ont toujours des Mig 29 actifs, dont les États-Unis, qui utilisent ces avions pour jouer les agresseurs en vols d’entrainements. On retrouva l’avion sur divers terres de conflit, notamment dans les Balkans, en Irak pendant la première guerre du Golf, en Arménie, au Kosovo et en Syrie. Néanmoins, la fin de la guerre froide a sérieusement freinée l’opération des Migs 29.
Le Mig 29 reste un avion exceptionnel, le premier à effectuer la fameuse figure du Cobra. Il est aujourd’hui possible pour le « quidam » de faire un vol en avion de chasse en Mig 29. Cette expérience extraordinaire est réalisée depuis la base de test de Mikoyan Gourevitch, à 450Km de Moscou. Tematis, le spécialiste du vol en avion de chasse propose différents types de vols sur Mig 29 : traditionnel (avec voltige), supersonique, et jusqu’à la stratosphère !