Cet article examine l’état de la force aérienne russe (VVS) dans le contexte post-soviétique. Face à des défis majeurs tels que le manque de mission claire, une crise budgétaire sévère et un parc aérien en réduction, la VVS est dans une phase de transition difficile. L’avenir de cette force dépendra largement de l’évolution économique et politique de la Russie.
Depuis la fin de la guerre froide et la désintégration de l’URSS, les experts occidentaux ont de plus en plus accès aux informations sur la puissance aérienne russe. Une nouvelle ère de dialogue et de transparence semble se dessiner, offrant une visibilité inédite sur les forces aériennes russes (Voenno-vozdushniye sily, VVS). Cette accessibilité accrue a permis une étude approfondie des défis majeurs auxquels la VVS est confrontée à l’ère post-soviétique.
Le poids des contraintes
La fin de la guerre froide a laissé la VVS sans mission claire en dehors de la défense de la Russie. Le commandement de la VVS a dû faire face à des problèmes tels que la baisse du moral des équipages, la détérioration de la qualité et du nombre de candidats aux écoles de pilotage, et des conditions de vie déplorables pour les équipages et leurs familles. Une réorganisation majeure a été lancée, notamment avec la mise en place de quatre grands commandements. Néanmoins, la crise budgétaire a entravé les efforts de modernisation et de réforme.
Réduction des flottes aériennes
La VVS a vu ses flottes d’avions diminuer de manière drastique. Par exemple, l’aviation frontale a réduit son parc d’avions de combat de plus de moitié depuis 1989. L’aviation à longue portée, ayant perdu une grande partie de son rôle d’attaque nucléaire intercontinentale, a également vu son nombre d’avions passer de plus de 700 à environ 400. L’aviation de transport militaire a également enregistré une perte significative de ses avions de transport Il-76.
Un manque cruel de financement
La VVS est en proie à une grave crise financière qui a mis presque à l’arrêt la modernisation de la force. Les approvisionnements en carburant sont si faibles que seul un petit pourcentage de pilotes reste en état de vol opérationnel. Les budgets de défense, réduits à néant en 1995, n’ont permis l’acquisition d’aucun nouvel avion.
La guerre aérienne en Tchétchénie
L’assaut russe contre la Tchétchénie a révélé les limites de la capacité de la VVS. Malgré un environnement favorable, les erreurs de bombardement ont été nombreuses, et les équipages aériens ont souffert de leur manque d’entraînement.
Le développement du nouvel avion de chasse
Le conflit en Tchétchénie a mis en lumière le besoin d’une modernisation de la VVS. Cependant, la crise économique actuelle rend improbable le déploiement à grande échelle d’un nouvel avion de combat de cinquième génération, malgré l’existence d’un prototype conçu par le bureau de design Mikoyan. Les réformes post-soviétiques de la VVS sont notables, notamment l’assouplissement des contrôles politiques et l’encouragement à l’initiative. Cependant, l’avenir de la VVS, comme celui de l’ensemble de l’armée russe, est lié à la situation politique et économique de la Russie.
L’avenir de la VVS reste indéterminé, dépendant de facteurs économiques et politiques qui échappent presque entièrement au contrôle de ses dirigeants. Malgré les défis, la VVS continue de se préparer pour le 21ème siècle, s’adaptant aux nouvelles exigences de sécurité post-guerre froide et espérant un redressement lorsque les réalités politiques et fiscales le permettront.
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