Les nations nordiques envisagent des changements militaires pour s’aligner avec l’OTAN, proposant la création d’une force aérienne conjointe pour renforcer la sécurité régionale.
Les pays nordiques, récemment unifiés sous la bannière de l’OTAN, se trouvent à la croisée des chemins, devant concilier leurs besoins de sécurité nationaux et régionaux avec les exigences de l’alliance. Cette transition vers une défense aérienne intégrée représente un changement majeur dans leur approche de la sécurité de l’espace aérien, impliquant des ajustements significatifs dans leurs structures de commandement actuelles.
Un nouveau paradigme de défense aérienne
En mars 2023, une initiative ambitieuse a été lancée par les commandants des forces aériennes de Suède, Norvège, Finlande et Danemark : la création d’une force aérienne nordique conjointe. Cette proposition vise à protéger l’espace aérien partagé à travers une série de mesures intégrées, incluant la coordination du commandement et du contrôle aérien, la planification et l’exécution conjointe des opérations, l’instauration de bases aériennes flexibles, le partage de la conscience situationnelle, ainsi que l’élaboration de programmes d’éducation et d’exercices d’entraînement communs.
Cette démarche, bien qu’inédite en termes de niveau d’intégration, n’est pas entièrement nouvelle pour ces pays qui ont déjà une expérience en matière de coopération militaire. Néanmoins, agir comme une force aérienne coordonnée plutôt qu’indépendante nécessite un changement fondamental dans la gestion de leur sécurité aérienne.
Vers une fonction de commandement unifiée
Selon le colonel Søren Andersen de la Royal Danish Air Force, la réussite de cette intégration passe par l’établissement d’une fonction de commandement capable de planifier et d’exécuter des opérations en temps réel, y compris l’emploi d’armes pour la défense des territoires concernés. Par exemple, la défense efficace de Copenhague demanderait une coordination étroite entre la Suède, les alliés et l’espace aérien suédois, nécessitant un consensus et une prise de décision rapide et ferme.
Un “mini-OTAN” ?
Cette initiative nordique, bien qu’elle partage certaines responsabilités de gestion pour la force militaire combinée, ne vise pas à se substituer à l’OTAN mais plutôt à s’y intégrer comme une composante complémentaire. Cette précision a été apportée pour dissiper toute notion de “mini-OTAN”, une appellation qui semble peu appréciée par certains officiels.
Intégration au sein de l’OTAN
Le principal défi réside dans l’intégration de ces responsabilités nationales et régionales nordiques au sein de la structure de commandement et de contrôle (C2) actuelle de l’OTAN. Avec l’adhésion de tous les États nordiques à l’OTAN, la question de l’alignement de leurs initiatives avec les plans de l’alliance devient cruciale. Il a été suggéré que le commandement de l’OTAN sur la région nordique serait transféré du quartier général à Brunssum, aux Pays-Bas, au Commandement des forces interarmées à Norfolk, aux États-Unis.
La structure de commandement et de contrôle de l’OTAN, n’ayant pas été spécifiquement conçue pour la défense territoriale, nécessite une révision pour intégrer le concept de puissance aérienne nordique et le centre d’opérations aériennes nordique.
Expérimentation et avenir
L’exercice Nordic Response de cette année a marqué un pas en avant significatif avec l’établissement, pour la première fois, d’un centre d’opérations aériennes nordique combiné temporairement à la base aérienne de Bodø en Norvège. Composé de personnel des forces aériennes du Danemark, de Finlande, de Norvège et de Suède (l’Islande n’ayant pas d’armée), ce centre a servi de test pour évaluer la faisabilité de l’intégration proposée.
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L’initiative des pays nordiques de former une force aérienne conjointe au sein de l’OTAN représente une évolution significative dans leur approche de la sécurité régionale. En surmontant les défis liés à l’intégration de leurs structures de commandement avec les exigences de l’alliance, ces nations aspirent à une défense aérienne plus cohésive et efficace. Cette démarche, reflétant un engagement profond envers la sécurité collective, pourrait servir de modèle à d’autres régions du monde.
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