Les satellites chinois Qianfan perturbent l’astronomie par leur brillance, dépassant les recommandations et soulevant des questions sur l’impact des constellations en orbite basse.
La récente étude sur les satellites Qianfan révèle qu’ils sont bien plus lumineux que les satellites de constellations occidentales, posant un problème pour les observatoires astronomiques. Ces satellites, qui atteignent une magnitude 4, pourraient perturber les observations astronomiques à l’œil nu et dépasser les recommandations de magnitude 7 des professionnels. Des solutions sont recherchées pour minimiser cet impact, alors que la Chine continue à déployer cette constellation pour atteindre potentiellement 14 000 satellites.
Impact de la brillance des satellites Qianfan sur les observations astronomiques
Les satellites Qianfan, avec une magnitude atteignant 4, sont visibles à l’œil nu lorsqu’ils sont observés presque à la verticale. Cette luminosité dépasse nettement les recommandations de magnitude 7 établies par les astronomes, seuil au-delà duquel les interférences avec les observations au sol augmentent de façon significative. À titre de comparaison, la limite de visibilité de l’œil nu est de magnitude 6 dans des cieux sombres, et les satellites Qianfan la dépassent lorsqu’ils sont au-dessus de 30 degrés d’élévation.
Les conséquences directes pour l’astronomie incluent la pollution lumineuse accrue, qui perturbe la capacité des astronomes à observer des objets célestes de faible luminosité, notamment lors d’observations de galaxies lointaines ou d’études sur l’évolution des étoiles. Cette interférence se manifeste principalement lors des crépuscules et des aurores, lorsque les satellites sont le plus susceptibles de refléter la lumière solaire.
Configuration et conception des satellites
Les satellites Qianfan sont dotés de panneaux solaires et d’antennes plates orientées vers la Terre, contribuant à leur forte luminosité. Ce type de conception est également observable sur les satellites Starlink de SpaceX, bien que ces derniers aient intégré des modifications pour réduire la réflexion de la lumière, telles que l’ajout de visières sombres. Il est estimé que chaque satellite Qianfan pourrait refléter environ 10 à 15 % de la lumière solaire incidente, contre moins de 5 % pour les satellites Starlink de génération 2.
La conception sans mesures d’atténuation de la réflexion augmente la probabilité de perturbations visuelles et radio, avec des impacts sur les radioastronomes, qui ont déjà signalé des interférences à basse fréquence. Pour comparaison, SpaceX a réduit l’émission lumineuse de ses satellites en intégrant des matériaux absorbants et des revêtements anti-reflets.
Conséquences de la multiplication des constellations de satellites en orbite basse
Les constellations massives de satellites, telles que celles des Qianfan et des Starlink, intensifient les défis pour la préservation du ciel nocturne. Avec plus de 14 000 satellites envisagés pour Qianfan, les astronomes pourraient faire face à une augmentation significative de la pollution lumineuse et des interférences radio. Les observatoires basés sur Terre risquent de voir leurs observations polluées, compromettant la qualité des données et la précision des découvertes scientifiques.
Les observatoires de radioastronomie sont particulièrement vulnérables. En septembre, il a été signalé que les satellites Starlink « v2 mini » généraient des interférences dans plusieurs bandes de fréquence entre 56 et 161 MHz. Ces émissions sont principalement non intentionnelles et liées aux composants électroniques des satellites, démontrant l’importance d’une régulation rigoureuse des fréquences et d’une meilleure conception pour éviter les émissions indésirables.
Stratégies d’atténuation et le rôle de la régulation internationale
Des initiatives pour réduire l’impact des satellites en orbite basse incluent l’optimisation de la conception des satellites, l’amélioration des matériaux absorbants, et la mise en place de restrictions de fréquence pour limiter les émissions indésirables. Les discussions menées par l’Union internationale d’astronomie et d’autres organismes pourraient aboutir à l’adoption de standards internationaux pour l’émission lumineuse et radio des satellites.
Des négociations internationales pourraient jouer un rôle crucial. Lors d’une session en janvier avec la Commission des Nations Unies sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, des représentants ont abordé les discussions limitées avec les autorités chinoises. Ce type de collaboration pourrait encourager des mesures préventives de la part des fabricants et opérateurs de satellites pour réduire l’impact sur les observations scientifiques.
Perspectives et implications pour l’astronomie future
Face à cette expansion des constellations satellitaires, la communauté scientifique appelle à une prise de conscience accrue des risques pour la recherche astronomique. Les opérateurs de satellites pourraient être incités à adopter des standards environnementaux plus stricts, non seulement pour protéger le ciel nocturne, mais aussi pour garantir un développement durable de l’espace.
Les astronomes sont préoccupés par le fait que les prochaines générations de satellites, sans modifications significatives, pourraient compromettre des décennies de recherche. Des investissements dans des technologies d’atténuation de la brillance et des mesures de régulation pourraient assurer un équilibre entre la croissance du secteur des télécommunications et la préservation des capacités d’observation terrestre.
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