La Corée du Nord accélère la production de drones kamikazes, renforçant sa coopération militaire avec la Russie et son impact stratégique global.
La Corée du Nord a annoncé la mise en production massive de drones kamikazes après des essais menés sous la supervision de Kim Jong Un. Ces drones, inspirés des modèles israéliens et russes, pourraient jouer un rôle stratégique majeur dans le conflit en Ukraine, où Pyongyang soutient activement Moscou. En échange, la Corée du Nord bénéficierait de technologies militaires avancées. Ce développement s’inscrit dans une intensification de la coopération militaire entre les deux pays, marquée par des échanges de matériel, de formations et un pacte de défense mutuelle.
La production massive de drones kamikazes en Corée du Nord
La Corée du Nord a franchi une nouvelle étape dans son développement militaire en lançant la production de drones kamikazes à grande échelle. Ces appareils, également appelés munitions rôdeuses, offrent une capacité d’attaque précise tout en restant peu coûteux. Selon les déclarations de Kim Jong Un, ces drones, fabriqués par le Unmanned Aerial Technology Complex (UATC), sont capables de réaliser des frappes sur des cibles terrestres et maritimes.
Les essais récents, près de l’aéroport international de Pyongyang, ont démontré leur efficacité sur des cibles variées, telles qu’un BMW enflammé ou un char T-34 désactivé. Ce projet s’appuie sur des conceptions inspirées de drones israéliens comme le Harop ou les modèles russes de la série Lancet, capables de voler sur des trajectoires prédéfinies grâce à des technologies d’intelligence artificielle rudimentaires.
Coût et production : le coût de fabrication estimé d’un drone kamikaze est inférieur à 15 000 €, soit nettement moins qu’un missile guidé conventionnel, facilitant une production massive.
Les implications stratégiques : le soutien militaire à la Russie
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Corée du Nord a renforcé son rôle de fournisseur d’armes pour la Russie. À ce jour, Pyongyang a livré plus de 8 millions d’obus de calibres 122 mm et 152 mm, ainsi que des missiles balistiques KN-23 et des roquettes anti-chars Bulsae-4. L’introduction de drones kamikazes nord-coréens sur le champ de bataille ukrainien pourrait diversifier les capacités offensives russes, notamment pour cibler des infrastructures critiques.
En retour, la Corée du Nord bénéficierait de technologies avancées, notamment dans la production de drones et de munitions. Les rapports indiquent également que des soldats nord-coréens sont formés en Russie à l’utilisation de drones de combat et de reconnaissance, avec des applications potentielles dans des conflits régionaux futurs, notamment dans la péninsule coréenne.
Des drones adaptés aux conflits locaux et régionaux
Les munitions rôdeuses, comme celles produites en Corée du Nord, seraient particulièrement efficaces dans un conflit localisé. Par exemple, elles pourraient cibler des installations fixes en Corée du Sud ou dans la zone démilitarisée (DMZ) avec une précision accrue.
Les modèles inspirés du Harop israélien peuvent atteindre des portées de 1 000 km, permettant à Pyongyang de viser des bases militaires ou des infrastructures critiques sans engager directement ses forces aériennes.
Le développement de ces drones reflète une tendance mondiale : une montée en puissance des capacités autonomes dans les conflits modernes. Leurs faibles coûts, associés à leur efficacité, rendent ces technologies accessibles même à des nations disposant de budgets militaires limités.
La montée en puissance de la coopération militaire russo-nord-coréenne
En parallèle de la production de drones, la Corée du Nord et la Russie ont signé un pacte de défense mutuelle, officialisant leur engagement à soutenir militairement l’autre en cas d’attaque. Ce pacte pourrait inclure une collaboration accrue sur les technologies militaires, notamment dans la production d’UAV et de systèmes d’armes.
Des preuves montrent que la Russie a aidé la Corée du Nord à construire une usine de drones à grande échelle à proximité de la base aérienne de Panghyon. Cette collaboration a pour but d’augmenter la production locale et de moderniser les capacités de l’armée nord-coréenne, encore largement équipée de matériel obsolète.
Formation : Les soldats nord-coréens formés en Russie développent des compétences qui pourraient être intégrées dans des conflits futurs, rendant l’armée nord-coréenne plus polyvalente et mieux préparée.
Ces développements illustrent une escalade inquiétante de la militarisation dans la région. En combinant production locale et assistance russe, Pyongyang augmente significativement ses capacités offensives. Si les drones produits par la Corée du Nord venaient à être déployés en Ukraine, cela accentuerait encore les tensions internationales et compliquerait davantage les efforts diplomatiques pour résoudre le conflit.
En Asie, la prolifération de drones kamikazes pourrait inciter d’autres pays de la région, comme la Corée du Sud ou le Japon, à intensifier leurs propres programmes d’armement autonome, alimentant une course à l’armement technologique.
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