La Chine teste un nouveau navire hybride aux caractéristiques uniques, conçu pour des missions civiles et militaires. Analyse des données techniques.
La Chine a lancé un mystérieux navire hybride, surnommé un “porte-avions civil”, qui a récemment effectué sa première sortie en mer. Construit par la China State Shipbuilding Corporation (CSSC) au chantier de Guangzhou, ce navire présente des caractéristiques innovantes, avec une structure à trois îlots, une plateforme de vol et des espaces adaptés pour des drones, hélicoptères et embarcations. Avec une longueur estimée de 200 mètres et une capacité de 15 000 tonnes, il combine des fonctionnalités civiles et militaires. Sa vitesse maximale est de 16 nœuds et son autonomie atteint 5 000 milles nautiques. Ce navire pourrait jouer un rôle clé dans les missions de recherche, les opérations de défense côtière et les tests de nouvelles technologies navales.
Un navire au design unique et aux fonctionnalités inédites
Le navire intrigue par sa configuration à trois îlots situés sur le côté tribord de son pont d’envol. Ces îlots remplissent des fonctions distinctes : l’un est destiné à la navigation, un autre à la gestion des opérations aériennes, et le troisième regroupe les systèmes d’échappement et des équipements techniques. Cette architecture vise à séparer les tâches pour optimiser l’efficacité des missions. Contrairement aux porte-avions militaires traditionnels, ce navire est conçu selon des standards commerciaux. L’absence de numérotation militaire sur la coque et la présence de marquages CSSC confirment son usage civil primaire.
Cependant, ses capacités, telles qu’une plateforme pour drones et hélicoptères ainsi qu’un possible pont de hangar, montrent qu’il pourrait être utilisé pour des missions militaires en cas de besoin. Avec un pont de 25 mètres de large, le navire est capable de gérer simultanément plusieurs aéronefs.
Une production rapide : un modèle d’efficacité industrielle
Le chantier naval de Guangzhou a démontré une impressionnante rapidité de construction. Les travaux ont débuté après mai 2024, et le navire était déjà opérationnel entre septembre et octobre de la même année. Cela représente un cycle de production de seulement 5 à 6 mois, un exploit pour un navire de cette taille et de cette complexité.
Cette cadence rapide reflète la volonté de la Chine de renforcer sa flotte maritime à des fins multiples, tout en optimisant les coûts et le temps grâce à des méthodes de construction modulaires. De tels navires, construits sur des normes commerciales, sont moins coûteux que des porte-avions strictement militaires, dont le coût dépasse souvent 2 milliards d’euros.
Les implications stratégiques pour la région
Le lancement de ce navire pourrait modifier l’équilibre stratégique en Asie. Bien que présenté comme un navire de recherche, il peut facilement être reconverti en plateforme militaire. Avec ses capacités de déploiement de drones et de gestion des opérations aériennes, il serait utile dans des zones telles que le détroit de Taïwan ou la mer de Chine méridionale, où les tensions sont vives.
Son autonomie de 5 000 milles nautiques et son endurance en mer de 40 jours lui permettent d’effectuer des missions prolongées, incluant la surveillance sous-marine et les opérations amphibies. Ces caractéristiques montrent que ce navire pourrait servir à des missions de projection de puissance tout en étant officiellement destiné à des fins civiles.
Une plateforme pour l’innovation technologique
Le navire pourrait également être utilisé comme plateforme pour tester de nouvelles technologies. Les appels d’offres chinois mentionnent des équipements spécifiques, tels qu’un pont droit traversant, un radôme sphérique pour les capteurs, et des compartiments pour embarcations. Cela en fait un terrain d’essai idéal pour les drones marins et aériens, des technologies cruciales pour l’avenir des flottes navales.
Les experts estiment que la Chine pourrait développer des concepts similaires pour d’autres navires à double usage. Ces initiatives renforcent la capacité de la Chine à intégrer des technologies civiles dans ses équipements militaires.
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