Découvrez l’Avro Type D, premier biplan conçu par A.V. Roe en 1911, et son rôle pionnier dans l’aviation militaire britannique.
L’Avro Type D, conçu en 1911 par Alliott Verdon Roe, marque une étape clé dans l’histoire de l’aviation militaire britannique. Premier biplan de la société Avro, il se distingue par sa structure en bois entoilée et son moteur Green C.4 de 35 chevaux. Ses performances, avec une vitesse maximale de 78 km/h et une autonomie d’environ 160 km, étaient modestes selon les standards actuels, mais innovantes pour l’époque. Le Type D a également été le premier hydravion britannique à décoller d’eaux maritimes, le 18 novembre 1911. Bien que produit en seulement sept exemplaires, son impact sur le développement de l’aviation militaire et navale britannique est notable.
Historique de l’Avro Type D
En 1911, l’ingénieur britannique Alliott Verdon Roe développe l’Avro Type D, marquant une transition significative dans la conception des aéronefs de l’époque. Ce biplan est le premier de la société Avro, succédant à une série de triplans. Le premier vol du Type D a lieu le 1er avril 1911 à Brooklands, avec le pilote d’essai C.H. Pixton aux commandes. Pixton rapporte alors que l’appareil est facile et agréable à piloter. Peu de temps après, le lieutenant Wilfred Parke réussit à parcourir toute la longueur de Brooklands lors de son premier essai en avion, confirmant ainsi la maniabilité du Type D. Le 12 mai 1911, une démonstration est organisée devant le Comité parlementaire de la défense aérienne à Hendon. À cette occasion, C.R. Samson vole en tant que passager, et A.V. Roe effectue son premier vol en solo sur cet appareil. En juin 1911, l’avion est vendu pour 700 £ au commandant Oliver Schwann du navire Hermione de la Royal Navy. Schwann modifie alors l’appareil en hydravion, le rendant capable de décoller depuis l’eau. Le 18 novembre 1911, cet hydravion devient le premier à décoller des eaux maritimes britanniques, marquant une avancée majeure pour l’aviation navale du pays.
Conception de l’Avro Type D
L’Avro Type D présente une conception novatrice pour son époque. Sa structure est principalement en bois, avec un fuselage de section triangulaire recouvert de contreplaqué à l’avant. Les ailes, de même envergure et non décalées, sont reliées par trois paires de montants de chaque côté, renforcés par des câbles en acier. Le contrôle latéral est assuré par le gauchissement des ailes, une technique courante avant l’adoption généralisée des ailerons. Le train d’atterrissage se compose de deux patins avant, chacun équipé de deux roues montées sur un axe court, offrant une stabilité lors des décollages et atterrissages. L’empennage arrière est constitué d’une gouverne de direction en forme de “D” sans surface fixe, préfigurant les conceptions futures de la série Avro 500. L’appareil est propulsé par un moteur Green C.4 de 35 chevaux (26 kW), situé à l’avant du fuselage et entraînant une hélice bipale en bois à pas fixe. Cette configuration permet à l’Avro Type D d’atteindre une vitesse maximale de 78 km/h, avec une autonomie d’environ 160 km. Bien que ces performances soient modestes selon les standards actuels, elles représentent une avancée significative pour l’époque, démontrant le potentiel des biplans dans l’aviation naissante.

Performances de l’Avro Type D
L’Avro Type D, bien que modeste par rapport aux standards actuels, affichait des performances notables pour son époque. Propulsé par un moteur Green C.4 de 35 chevaux (26 kW), il pouvait atteindre une vitesse maximale de 78 km/h. Avec une envergure de 9,45 mètres et une longueur de 8,53 mètres, l’appareil avait une masse maximale au décollage de 227 kg. Son autonomie était d’environ 160 km, ce qui, bien que limité, était suffisant pour les missions d’entraînement et les démonstrations de l’époque. La conception du Type D mettait l’accent sur la stabilité et la maniabilité, des caractéristiques essentielles pour les pilotes pionniers du début du XXe siècle. Les retours des pilotes, tels que C.H. Pixton et le lieutenant Wilfred Parke, soulignaient la facilité de pilotage et la réactivité de l’appareil, des atouts majeurs pour les missions envisagées à cette période.
Les missions de l’Avro Type D au combat
Bien que l’Avro Type D n’ait pas été engagé dans des missions de combat directes, son rôle dans le développement de l’aviation militaire britannique est indéniable. Après son acquisition par le commandant Oliver Schwann en juin 1911, l’appareil a été modifié pour devenir un hydravion. Le 18 novembre 1911, il est devenu le premier hydravion britannique à décoller des eaux maritimes, réalisant cet exploit depuis le Cavendish Dock à Barrow-in-Furness. Cette réalisation a ouvert la voie à l’utilisation d’aéronefs embarqués et au développement de l’aviation navale au sein de la Royal Navy. De plus, l’Avro Type D a servi de plateforme d’essai pour diverses configurations et améliorations techniques, contribuant ainsi à l’évolution des conceptions aéronautiques militaires.
Un dernier mot sur l’Avro Type D
L’Avro Type D a joué un rôle clé dans l’essor de l’aviation militaire et navale britannique avant la Première Guerre mondiale. Conçu comme un avion expérimental, il a permis d’explorer de nouvelles configurations et d’améliorer la compréhension des performances des biplans. Sa transformation en hydravion a démontré le potentiel des avions à décollage depuis l’eau, ce qui a influencé les futurs développements de l’aviation navale.
Après son utilisation par le commandant Oliver Schwann, l’Avro Type D a été transféré à la Royal Aircraft Factory où il a continué à être testé et modifié. En 1913, il a été rééquipé pour redevenir un avion terrestre, marquant la fin de son utilisation en tant qu’hydravion. À mesure que l’aviation progressait, des modèles plus avancés et plus puissants ont remplacé l’Avro Type D, notamment l’Avro 500 qui a été utilisé par l’armée britannique.
Bien que produit en seulement sept exemplaires, l’Avro Type D a démontré des principes de conception qui ont influencé les développements futurs. Il reste un jalon important dans l’histoire de l’aviation militaire britannique, illustrant l’expérimentation et l’innovation qui ont permis d’améliorer les performances et la polyvalence des aéronefs du début du XXe siècle.
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