Le système de guerre électronique miniature BriteStorm permet aux drones de créer des illusions radar et de brouiller les systèmes de défense ennemis.
Le BriteStorm est un système de brouillage électronique miniature développé par Leonardo. Conçu pour être embarqué sur des drones de petite taille, il permet de brouiller et de créer des illusions radar, tout en restant peu coûteux et adaptable à une variété de plateformes. Basé sur la technologie éprouvée de BriteCloud, BriteStorm enregistre les signaux radar ennemis, les manipule et les renvoie pour créer des pistes fantômes, perturbant ainsi les capacités de détection des radars adverses. Utilisé principalement pour des missions de guerre électronique “stand-in”, il permet de protéger les forces alliées en dégradant les systèmes de défense aérienne intégrée (IADS) de l’ennemi.
BriteStorm : un système de guerre électronique miniature, adaptable et abordable
Le système BriteStorm, conçu par la société italienne Leonardo, se distingue par sa capacité à être installé sur des drones et d’autres plateformes aériennes. Sa petite taille et son coût relativement faible permettent de l’intégrer à des systèmes “consommables”, comme des drones de soutien ou des munitions en vol stationnaire. Basé sur la technologie de leur leurre aéroporté BriteCloud, BriteStorm est capable de capter les émissions radar ennemies, de les manipuler et de renvoyer des signaux trompeurs, créant des “pistes fantômes”. Cela perturbe les radars adverses, créant des faux retours et des erreurs dans la détection.
D’un poids de seulement 2,5 kg, BriteStorm reste légèrement plus lourd que son prédécesseur BriteCloud, mais suffisamment compact pour être embarqué sur des drones ou des plateformes légères. Cette capacité le rend particulièrement attractif pour des missions de guerre électronique de type “stand-in”, où les plateformes sont envoyées devant la force principale pour brouiller les systèmes de défense aérienne ennemie.
Le vice-président des ventes pour la guerre électronique chez Leonardo, Michael Lea, a souligné que BriteStorm peut être installé sur presque n’importe quelle plateforme disposant d’une baie de charge utile et d’une source d’alimentation similaire à une batterie de Humvee. Ce point souligne l’aspect adaptable de cette technologie, qui ne se limite pas à des avions de chasse de pointe mais peut être embarquée sur des plateformes plus simples, augmentant ainsi la flexibilité des forces armées dans le domaine de la guerre électronique.
Des capacités de brouillage avancées grâce à la technologie DRFM
L’une des forces de BriteStorm réside dans son utilisation de la technologie Digital Radio Frequency Memory (DRFM), reconnue comme la norme d’excellence dans le domaine du brouillage électronique. Cette technologie permet d’enregistrer avec précision les signaux radar émis par l’ennemi, de les manipuler, puis de les renvoyer pour perturber gravement la conscience situationnelle des forces adverses. La capacité à “imiter” parfaitement les signaux radar ennemis permet de créer des flottes entières de cibles illusoires, qui submergent les opérateurs radar et rendent difficile la priorisation des ressources de défense.
Les capacités DRFM de BriteStorm dérivent directement du leurre BriteCloud, déjà en service avec plusieurs forces aériennes, dont le F-35. Ce système de guerre électronique est particulièrement efficace contre les radars de surveillance, d’acquisition de cibles et de suivi dans les bandes A à J de l’OTAN, couvrant ainsi un large éventail de menaces potentielles.
En se basant sur la technologie éprouvée de BriteCloud, BriteStorm ajoute des fonctionnalités de brouillage traditionnelles, comme le barrage de signaux ennemis avec du “bruit électronique”. Cela permet d’offrir un soutien supplémentaire aux forces alliées en les protégeant contre les missiles sol-air et en dégradant les capacités de détection ennemies.
Les applications potentielles de BriteStorm : protéger et tromper l’ennemi
Le potentiel de BriteStorm réside dans sa capacité à être embarqué sur des plateformes variées, comme des drones, des avions sans équipage et même des missiles de croisière. Ces dispositifs pourraient être utilisés pour protéger des avions avec équipage en attirant les missiles ennemis loin de la force principale ou en leur permettant de pénétrer les défenses ennemies avec plus de sécurité. En stimulant les défenses adverses avec de fausses cibles, BriteStorm facilite la suppression et la destruction des systèmes de défense aérienne ennemie (SEAD).
De plus, Leonardo voit dans des programmes comme l’Air Launch Effects (ALE) de l’U.S. Army ou le Collaborative Combat Aircraft (CCA) de l’U.S. Air Force des opportunités potentielles pour intégrer BriteStorm. Des discussions avec le Royal Air Force (RAF) ont déjà eu lieu, et plusieurs essais ont été réalisés avec des groupes de drones utilisant la technologie BriteCloud contre des réseaux de défense aérienne simulés.
Ce type de système pourrait également être déployé pour perturber d’autres types de radars, tels que les radars de contre-batterie utilisés pour localiser les unités d’artillerie ennemies, ou les radars côtiers surveillant le mouvement des navires. Cela ouvre de nouvelles possibilités pour BriteStorm, au-delà des missions classiques de guerre électronique.
Les enjeux économiques et stratégiques de BriteStorm
En termes économiques, BriteStorm représente une solution abordable pour des missions de guerre électronique, ce qui le rend adapté aux missions “attritables” où la perte du dispositif n’entraîne pas de problèmes stratégiques majeurs. Cette flexibilité en fait un outil précieux pour les forces armées cherchant à maximiser leur efficacité tout en minimisant les coûts.
Le développement de BriteStorm reflète également un renouveau dans la demande des capacités de guerre électronique à haute intensité, surtout après des décennies de priorisation des missions de contre-terrorisme. Aujourd’hui, les responsables militaires américains parlent régulièrement de l’importance de la domination du spectre électromagnétique dans les futurs conflits à haute intensité, en particulier dans la région du Pacifique face à la Chine.
L’intérêt croissant pour des systèmes de guerre électronique avancés comme BriteStorm est renforcé par les leçons tirées du conflit en Ukraine, où les capacités de brouillage et de perturbation des systèmes ennemis ont joué un rôle clé dans les opérations militaires. L’évolution des tactiques et des technologies dans ce domaine montre clairement que des systèmes comme BriteStorm deviendront des outils essentiels dans les futures opérations de combat.
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