Préoccupations accrues concernant les achats de terres par la Chine près des bases militaires américaines et les implications en matière de sécurité nationale.
Les États-Unis intensifient la surveillance des achats de terres par la Chine près des bases militaires, craignant des risques pour la sécurité nationale et l’espionnage. Le président Biden a interdit une entreprise chinoise près de la base aérienne de Warren. De 2020 à 2022, les investisseurs chinois ont dominé les transactions foncières étrangères, suscitant une attention accrue des autorités fédérales et étatiques. Les experts appellent à une meilleure coordination pour surveiller ces achats.
Contexte et préoccupations initiales
Depuis quelques années, les achats de terres par des entités chinoises près des bases militaires américaines suscitent des inquiétudes croissantes concernant la sécurité nationale et l’espionnage potentiel. Le président Joe Biden a émis un décret en mai pour fermer MineOne Partners Ltd., une entreprise chinoise située près de la base aérienne de Warren dans le Wyoming. Cette action reflète la gravité des préoccupations du gouvernement américain face à l’influence chinoise sur des terrains stratégiques.
Entre 2020 et 2022, les investisseurs chinois ont effectué le plus grand nombre de transactions foncières parmi les ressortissants étrangers. Cette tendance a incité les autorités fédérales et étatiques à renforcer leur vigilance. Par exemple, le Texas et la Caroline du Nord figurent parmi les États où les investissements chinois dans les terres agricoles et autres propriétés ont été particulièrement significatifs. Les implications de ces achats vont au-delà de la simple propriété foncière, englobant des aspects stratégiques et de sécurité nationale.
Les faiblesses identifiées et recommandations du GAO
Le Government Accountability Office (GAO) a identifié des faiblesses dans le suivi des achats de terres par des étrangers, soulignant la nécessité d’une meilleure coordination et d’un partage plus efficace des données entre les agences fédérales. Lors d’une audience au Congrès, les législateurs ont exprimé leur inquiétude face aux efforts de Pékin pour saper la sécurité des États-Unis. Ils ont mis en avant la menace que représente le Parti communiste chinois (PCC) dans ce contexte.
Par exemple, le GAO a recommandé la mise en place d’un système centralisé de suivi des transactions foncières étrangères, afin de permettre une surveillance plus proactive et une réponse rapide aux transactions suspectes. Cette approche centralisée faciliterait également la coordination entre les différentes agences, telles que le Département de la Défense et le Département du Trésor, pour une analyse plus complète des risques associés à ces achats.
Menaces de cybersécurité et d’espionnage
Les entreprises de télécommunications chinoises installant des tours de téléphonie mobile près des bases militaires ont également suscité des soupçons d’écoute clandestine. L’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) a averti que des pirates informatiques chinois pourraient préparer des cyberattaques potentielles. Cette menace est d’autant plus préoccupante que les infrastructures de communication critiques pourraient être vulnérables à des infiltrations et à des sabotages.
Par exemple, en 2020, des équipements de Huawei installés près de bases militaires ont été soupçonnés de collecter des données sensibles. Ces équipements pourraient théoriquement intercepter des communications militaires cruciales, mettant en péril la sécurité nationale. Cette situation a conduit à des appels pour une approche gouvernementale holistique afin de contrer les menaces du PCC, y compris la suggestion de transférer la supervision du Comité sur les investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) du Département du Trésor au Département de la Défense.
Réponses et actions au niveau étatique
Plusieurs États ont pris des mesures pour interdire aux adversaires étrangers de posséder des terres près des installations militaires. Des lois ont été adoptées pour restreindre la propriété étrangère de terres situées à proximité de sites sensibles. Par exemple, le Texas a mis en place des restrictions sévères après des achats de terres près de la base aérienne de Laughlin, et le Dakota du Nord a pris des mesures similaires en réponse à des transactions près de la base aérienne de Grand Forks.
Ces actions étatiques illustrent une réponse proactive face aux risques perçus. Par exemple, en 2021, le Texas a interdit aux entreprises liées à des gouvernements étrangers jugés hostiles d’acheter des infrastructures critiques, une mesure visant principalement la Chine. Ces lois sont conçues pour protéger non seulement les installations militaires, mais aussi d’autres infrastructures critiques, comme les réseaux électriques et les systèmes de distribution d’eau.
Elargissement des pouvoirs du CFIUS
Le gouvernement fédéral a étendu les pouvoirs du CFIUS pour inclure davantage de sites militaires sensibles dans son périmètre de surveillance. Le CFIUS examine les transactions qui pourraient menacer la sécurité nationale, et cette extension de ses pouvoirs permet une surveillance accrue des transactions immobilières proches de bases militaires et d’autres installations critiques.
Par exemple, le CFIUS a désormais la capacité d’intervenir dans des transactions impliquant des propriétés situées dans un rayon de 160 kilomètres autour de certaines installations militaires. Cette extension vise à prévenir les acquisitions qui pourraient permettre à des entités étrangères de recueillir des renseignements sensibles ou de perturber les opérations militaires.
Les implications et conséquences pour la sécurité nationale
Les préoccupations concernant l’espionnage, le vol de propriété intellectuelle et le sabotage potentiel de l’approvisionnement alimentaire des États-Unis soulignent la nécessité d’une surveillance vigilante des achats de terres par des étrangers près des infrastructures critiques. La présence de propriétaires étrangers près de bases militaires pourrait faciliter l’espionnage ou les actions de sabotage en temps de crise.
Par exemple, l’accès à des terres agricoles situées à proximité de bases militaires pourrait permettre à des acteurs malveillants de perturber l’approvisionnement alimentaire en temps de conflit. De plus, la présence de propriétaires étrangers dans des zones stratégiques pourrait compliquer les opérations de défense et de sécurité intérieure en cas de crise.
L’intensification de la surveillance des achats de terres par la Chine près des bases militaires américaines reflète une prise de conscience croissante des risques pour la sécurité nationale. Les actions coordonnées à l’échelle fédérale et étatique, ainsi que l’élargissement des pouvoirs du CFIUS, sont des mesures cruciales pour protéger les infrastructures critiques des États-Unis. Ces efforts doivent se poursuivre pour assurer une protection adéquate contre les menaces potentielles posées par les investissements étrangers dans des zones stratégiquement sensibles.
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