La Corée du Nord renforce la Russie avec des troupes et des armes avancées, compliquant les perspectives de paix dans le conflit ukrainien.
La Russie intensifie ses efforts militaires en Ukraine avec l’appui de la Corée du Nord. Pyongyang envoie des renforts composés de troupes d’artillerie et de missiles balistiques à courte portée, renforçant les capacités offensives russes dans les régions de Kursk et Bryansk. Ces déploiements incluent des systèmes comme les Koksan 170 mm et les MLRS M-1991 240 mm, capables de frapper à des distances allant jusqu’à 60 kilomètres. Les implications sont vastes : augmentation des pertes humaines, pression accrue sur les défenses ukrainiennes, et complexification des négociations de paix.
Des renforts militaires stratégiques
La Corée du Nord envoie en Russie des troupes spécialisées dans l’artillerie et les missiles balistiques à courte portée. Les unités déployées incluent des opérateurs de systèmes d’artillerie lourde tels que les Koksan M1989 et les M-1991 MLRS. Ces armes, utilisées sur le front ukrainien, complètent les capacités russes en artillerie à longue portée.
- Le Koksan 170 mm a une portée maximale de 60 kilomètres avec des obus assistés par fusée, surclassant de nombreux systèmes équivalents.
- Les lance-roquettes multiples M-1991 utilisent des ogives explosives de 90 kg, avec des capacités incendiaires et chimiques.
Ces systèmes sont cruciaux pour maintenir une pression constante sur les positions ukrainiennes, notamment dans la région de Kursk, où ils soutiennent les offensives terrestres.
Pyongyang a également envoyé 150 missiles balistiques KN-23, renforçant les capacités russes en tirs stratégiques. Ces armes, dérivées des technologies du missile Iskander russe, sont réputées pour leur manœuvrabilité en vol et leur portée de 500 kilomètres.
Des conséquences sur le terrain ukrainien
Les renforts nord-coréens exacerbent les défis militaires pour l’Ukraine. Les tactiques des troupes nord-coréennes incluent des assauts massifs en vagues humaines, où des groupes de 40 soldats avancent sous un feu intense, souvent sans soutien blindé. Bien que leur efficacité soit réduite par des différences doctrinales et linguistiques, leur nombre oblige les forces ukrainiennes à mobiliser davantage de ressources.
À ce jour, environ 12 000 soldats nord-coréens ont été déployés en Russie, dont un tiers aurait été tué. Cependant, cette mobilisation alimente une stratégie de guerre d’usure, visant à épuiser les défenses ukrainiennes. Les forces ukrainiennes signalent une intensification des combats dans les régions de Pokrovsk et Chasiv Yar, où la présence nord-coréenne est confirmée.
Un arsenal en expansion
Depuis trois mois, la Corée du Nord a livré environ 120 systèmes d’artillerie Koksan et autant de M-1991 MLRS. Ces équipements viennent combler les lacunes russes en matière d’approvisionnement en munitions.
Les Koksan M1989, bien que relativement anciens, sont idéaux pour des frappes à longue distance. Chaque unité dispose de 12 obus en stockage interne, ce qui limite son autonomie mais renforce son impact initial sur le champ de bataille.
Les M-1991, en revanche, offrent une flexibilité opérationnelle grâce à leurs 22 tubes de lancement et leur capacité à déployer une variété de munitions, allant des ogives explosives aux projectiles chimiques.
Les implications géopolitiques
L’implication croissante de la Corée du Nord dans le conflit ukrainien reflète un alignement stratégique avec la Russie. Cette coopération s’inscrit dans un contexte où Pyongyang cherche à renforcer son influence internationale tout en obtenant un soutien économique et technologique de Moscou.
Les exportations nord-coréennes d’armes, qui représentaient autrefois une source majeure de revenus, retrouvent leur pertinence dans ce conflit. Selon les estimations, la Corée du Nord pourrait générer 1 à 2 milliards d’euros grâce à ces transferts d’armes, compensant ainsi les sanctions internationales.
Pour la Russie, ces renforts permettent de compenser les pertes massives subies depuis le début de la guerre. Depuis février 2022, environ 1 million de soldats russes auraient été tués ou blessés, selon les déclarations récentes.
Des défis pour les négociations de paix
L’envoi de renforts nord-coréens complique les perspectives de résolution diplomatique du conflit. Vladimir Poutine a récemment affirmé que tout accord de paix devra tenir compte des intérêts de toutes les parties impliquées, y compris ceux des régions occupées. Cependant, l’intensification des hostilités rend improbable une cessation rapide des combats.
Les États-Unis, de leur côté, envisagent de renforcer les sanctions contre les pays soutenant la Russie, notamment l’Iran, la Corée du Nord et potentiellement la Chine. Ces mesures viseraient à limiter la capacité de Moscou à poursuivre le conflit.
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