Le ministère des Armées lance GenIAl.intradef, une plateforme d’IA générative souveraine pour optimiser les tâches quotidiennes des agents civils et militaires.
Depuis janvier 2025, le ministère des Armées français a mis en place GenIAl.intradef, une plateforme d’intelligence artificielle (IA) générative destinée à l’ensemble de ses agents, civils et militaires. Cette initiative vise à faciliter les missions quotidiennes en automatisant des tâches répétitives et en optimisant diverses activités. Développée par le Centre d’expertise données et IA (CEDIA) du Secrétariat général pour l’administration (SGA), en collaboration avec l’état-major des armées et la Direction générale de l’armement (DGA), GenIAl.intradef propose plusieurs fonctionnalités : un agent conversationnel, un synthétiseur de documents, un traducteur, un transcripteur audio-texte et un outil d’océrisation. Ce projet s’inscrit dans la stratégie ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense, annoncée en mars 2024 par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Il reflète la transformation numérique du ministère et repose sur des infrastructures récentes telles que le cloud C1DR et la plateforme Artemis.IA.
GenIAl.intradef : une plateforme d’IA générative multiservices
En janvier 2025, le ministère des Armées a lancé GenIAl.intradef, une plateforme d’intelligence artificielle générative conçue pour assister quotidiennement ses agents, qu’ils soient civils ou militaires. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense, dévoilée en mars 2024 par le ministre Sébastien Lecornu. L’objectif principal est de fournir un outil sécurisé et souverain pour optimiser les missions des différentes branches du ministère.
Le développement de GenIAl.intradef a été confié au Centre d’expertise données et IA (CEDIA) du Secrétariat général pour l’administration (SGA). Ce centre a collaboré étroitement avec l’état-major des armées et la Direction générale de l’armement (DGA) pour s’assurer que la plateforme réponde aux besoins spécifiques des forces armées françaises. La mise en service a également bénéficié du soutien de la Direction générale du numérique (DGNUM), de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI), de l’Agence du numérique de défense (AND) et de l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD).
Après plusieurs mois d’expérimentation, GenIAl.intradef est désormais déployée progressivement au sein des armées, des directions et des services du ministère. Cette approche graduelle permet aux utilisateurs de se familiariser avec les nouvelles fonctionnalités et d’intégrer efficacement l’outil dans leurs processus quotidiens. L’ambition est de transformer les méthodes de travail en automatisant les tâches répétitives et en offrant des solutions innovantes pour les missions complexes.
Fonctionnalités principales de GenIAl.intradef
GenIAl.intradef propose une gamme de services conçus pour répondre aux besoins variés des agents du ministère des Armées :
- Agent conversationnel : Cet outil interactif répond aux questions des utilisateurs et les assiste dans la rédaction de contenus textuels. Par exemple, un officier peut solliciter l’agent pour élaborer un rapport opérationnel ou obtenir des informations sur des procédures spécifiques. L’agent est capable de comprendre et de manipuler le vocabulaire propre au ministère, garantissant ainsi des réponses précises et contextuelles.
- Synthétiseur de documents : Cette fonctionnalité extrait les idées et informations essentielles de documents volumineux, les présentant sous un format synthétique et personnalisable. Par exemple, un analyste peut utiliser le synthétiseur pour résumer un rapport de 50 pages en une synthèse de 2 pages, facilitant ainsi la prise de décision rapide.
- Traducteur : GenIAl.intradef offre un service de traduction pour les messages et documents, prenant en charge plusieurs langues. Par exemple, un document technique rédigé en anglais peut être traduit en français, permettant une compréhension immédiate par les équipes non anglophones.
- Transcription audio-texte : Cette fonctionnalité convertit automatiquement des contenus audio en texte écrit. Par exemple, une réunion stratégique enregistrée peut être transcrite en un compte rendu détaillé, facilitant ainsi la documentation et la diffusion de l’information.
- Océrisation (OCR) : L’outil d’océrisation transforme des contenus textuels présents dans des images en fichiers texte éditables. Par exemple, une photographie d’un document manuscrit ou imprimé peut être convertie en texte numérique, simplifiant ainsi l’archivage et la modification des documents.
Ces fonctionnalités sont conçues pour alléger les tâches répétitives et chronophages, permettant aux agents de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Par exemple, la synthèse automatisée de documents peut réduire de 70 % le temps consacré à la lecture et à l’analyse, tandis que la transcription audio-texte élimine le besoin de retranscriptions manuelles fastidieuses.
Conséquences et perspectives de l’intégration de GenIAl.intradef
Optimisation du temps et réallocation des ressources
L’intégration de GenIAl.intradef au sein du ministère des Armées permet une réduction significative du temps consacré aux tâches administratives et techniques répétitives. Grâce à l’automatisation de la rédaction, de la transcription et de la synthèse documentaire, les agents peuvent diminuer le temps de traitement des données de 50 à 70 %, selon les estimations internes du ministère.
Un officier d’état-major, par exemple, doit analyser quotidiennement un volume important de documents relatifs aux opérations militaires en cours. Avec l’outil de synthèse automatique, il peut obtenir une analyse condensée en quelques minutes au lieu de plusieurs heures. De même, un traducteur militaire, au lieu de traiter manuellement un rapport stratégique de 100 pages en anglais, peut obtenir une traduction préliminaire en français en quelques secondes avant de procéder à des ajustements contextuels.
Dans un contexte opérationnel, la transcription automatique d’échanges radio ou de réunions stratégiques permet un suivi plus efficace des décisions et un partage plus rapide des informations critiques. Ce gain de temps a un impact direct sur la rapidité et la précision des décisions militaires.
Sécurisation et souveraineté des données sensibles
Le déploiement de GenIAl.intradef repose sur des infrastructures sécurisées du ministère, notamment le cloud C1DR et la plateforme Artemis.IA, garantissant un contrôle total des données sensibles. Contrairement aux solutions IA du marché, cette plateforme est hébergée sur des réseaux militaires protégés, réduisant ainsi le risque d’ingérence étrangère ou de cyberespionnage.
Les enjeux de souveraineté numérique sont cruciaux, en particulier dans un contexte de cyberguerre croissante. Selon l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), les cyberattaques contre les institutions françaises ont augmenté de 37 % entre 2022 et 2024. Une plateforme sécurisée et interne limite les risques d’exfiltration de données stratégiques.
L’utilisation de modèles d’IA spécifiques au ministère, adaptés aux terminologies militaires et aux procédures internes, renforce également la confidentialité et la précision des échanges. À terme, la plateforme pourrait intégrer des modules avancés de chiffrement et d’analyse comportementale pour détecter toute tentative d’accès non autorisé.
Évolution et perspectives d’amélioration
GenIAl.intradef est conçu pour évoluer avec les besoins des forces armées. L’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD) prévoit une mise à jour régulière des fonctionnalités, incluant :
- L’intégration d’un assistant décisionnel IA pour l’aide aux commandements dans les opérations militaires.
- Un renforcement des capacités de reconnaissance automatique d’images et de vidéos, utile pour l’analyse des renseignements visuels et des images satellites.
- Une amélioration des modèles conversationnels pour s’adapter aux évolutions doctrinales et aux spécificités de chaque branche de l’armée.
Le ministère investit également dans de nouvelles infrastructures de calcul pour accroître les performances de traitement. À titre de comparaison, l’IA militaire américaine repose sur des supercalculateurs dépassant les 50 pétaflops, tandis que la France continue d’augmenter ses capacités avec des centres de calcul spécialisés.
D’ici 2026, l’IA militaire française pourrait bénéficier de capacités de calcul comparables aux standards internationaux, renforçant ainsi l’efficacité des opérations numériques et la prise de décision stratégique.
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