La prise d’Alep par les rebelles syriens marque un tournant dans le conflit, exposant les failles du régime d’Assad et ses alliés.
L’offensive menée par les forces rebelles en Syrie a conduit à leur entrée dans Aleppo, la deuxième plus grande ville du pays. Ce développement stratégique met en évidence les vulnérabilités du régime de Bachar al-Assad. Les combats intenses ont déplacé des milliers de civils et perturbé des axes logistiques clés comme l’autoroute M5. Alors que les soutiens russes et iraniens d’Assad se trouvent affaiblis par des engagements extérieurs, cette avancée pourrait redéfinir les lignes de front dans le conflit syrien, qui dure depuis plus de 13 ans.
L’offensive rebelle : une percée inattendue
L’offensive rebelle a débuté dans le nord-ouest de la Syrie, menée par le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), appuyé par des factions alliées et des groupes soutenus par la Turquie. Cette attaque, commencée le 27 novembre 2024, a permis la capture de plusieurs localités stratégiques autour d’Aleppo. Parmi ces gains, le contrôle de l’autoroute M5, reliant Aleppo à Damas, est particulièrement crucial.
En seulement trois jours, les rebelles ont avancé jusqu’à moins de 10 kilomètres du centre d’Aleppo, avec des affrontements signalés à Mansoura et Tal Hadya. La vitesse de cette progression révèle des failles dans les défenses du régime syrien, affaibli par le déplacement de ressources militaires vers d’autres conflits.
Les enjeux logistiques et humanitaires
Le contrôle de l’autoroute M5 par les rebelles perturbe gravement la logistique du régime syrien. Cette voie est essentielle pour les approvisionnements en armes, nourriture et carburant entre Damas et Aleppo. Sa perte complique également la mobilisation des troupes pro-Assad dans le nord.
Sur le plan humanitaire, l’ONU estime que plus de 14 000 personnes ont été déplacées en trois jours de combats. Les frappes aériennes ont causé la mort de 12 civils et blessé 46 autres. La fermeture des routes principales aggrave l’accès à l’aide humanitaire, isolant davantage les populations locales.
La fragilité des soutiens d’Assad
Le régime d’Assad s’appuie sur des soutiens extérieurs cruciaux : la Russie et l’Iran. Cependant, les priorités stratégiques de ces deux alliés évoluent. La Russie, engagée dans le conflit en Ukraine, a réduit ses ressources en Syrie, tandis que l’Iran subit la pression des frappes israéliennes sur ses positions en Syrie. Cette situation limite leur capacité à renforcer efficacement Assad contre l’offensive rebelle.
De plus, des équipements russes, y compris des missiles anti-aériens MANPADS, ont été capturés par les forces rebelles, affaiblissant davantage la supériorité aérienne du régime.
Les implications régionales
L’évolution de la situation à Aleppo aura des répercussions régionales. La Turquie, bien qu’en discussions pour normaliser ses relations avec Assad, soutient plusieurs factions impliquées dans l’offensive. Par ailleurs, les frappes israéliennes sur des cibles iraniennes en Syrie compliquent les efforts de stabilisation du régime.
La prise d’Aleppo représenterait un coup majeur pour le régime d’Assad, démontrant ses difficultés à maintenir le contrôle sur l’ensemble du territoire. Elle pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles négociations internationales sur l’avenir du conflit syrien.
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