L’opération internationale dirigée par les États-Unis contre Daech en Irak prendra fin en 2026, marquant un tournant dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient.
L’opération Inherent Resolve, menée par une coalition internationale sous la direction des États-Unis pour combattre Daech en Irak, prendra fin d’ici septembre 2026. Cette décision marque la transition vers une gestion militaire irakienne plus autonome, renforcée par une décennie de soutien logistique et financier de la coalition. En dépit des progrès, des menaces terroristes subsistent, notamment à travers des milices soutenues par l’Iran, ce qui incite à maintenir une présence militaire stratégique dans la région. L’analyse de cette évolution met en lumière l’importance du renforcement des forces de sécurité irakiennes et les conséquences pour la stabilité du Moyen-Orient.
La fin progressive de la task force : une réorganisation stratégique
La Combined Joint Task Force – Operation Inherent Resolve (CJTF-OIR), lancée en 2014, a joué un rôle majeur dans la lutte contre Daech en Irak et en Syrie. À son apogée, elle a mobilisé plus de 30 pays et permis de récupérer environ 108 780 km² de territoire sous contrôle de l’État islamique, essentiellement en Irak et en Syrie. En 2017, Daech a été officiellement déclaré vaincu sur le territoire irakien, suivi de la Syrie en 2019.
Cependant, même après ces victoires territoriales, des cellules dormantes et des groupes affiliés à Daech ont continué d’opérer, justifiant la poursuite des opérations militaires ciblées. La décision de mettre fin à la task force d’ici septembre 2026 signale deux tendances majeures : l’affaiblissement de Daech en tant qu’entité territoriale et la montée en puissance des capacités militaires irakiennes. Ce changement stratégique marque également la nécessité d’une négociation directe entre les États-Unis et l’Irak sur la présence militaire américaine après 2026. Actuellement, environ 2 500 soldats américains sont stationnés en Irak, mais aucun chiffre exact sur le futur contingent n’a encore été confirmé.
Les conséquences de cette décision sur la région incluent une redéfinition de l’engagement américain au Moyen-Orient, en particulier face aux tensions croissantes avec les milices soutenues par l’Iran.
Le rôle du soutien militaire américain en Irak : chiffres et impact
Depuis le début de l’opération Inherent Resolve, les forces de sécurité irakiennes ont reçu un soutien massif en termes d’équipement, de formation et de financement. Plus de 4 milliards de dollars ont été investis par les États-Unis et leurs alliés pour améliorer les capacités de l’armée irakienne. En termes concrets, cela inclut la formation de 225 000 soldats irakiens et la fourniture d’équipements militaires, renforçant ainsi les infrastructures de défense du pays.
Cette coopération a permis aux forces irakiennes de développer une autonomie croissante dans leurs opérations contre les restes de Daech et d’autres groupes insurgés. L’acquisition d’armements modernes et le renforcement de la logistique militaire ont considérablement amélioré les opérations anti-terroristes. Un exemple récent est l’opération conjointe menée en août 2023, qui a permis de neutraliser 14 membres de Daech, dont 4 hauts responsables.
Cependant, malgré ces avancées, des zones d’insécurité persistent, notamment dans les régions désertiques et frontalières avec la Syrie, où des groupes armés continuent de proliférer. La capacité des forces irakiennes à maintenir la stabilité après le retrait de la task force en 2026 sera un indicateur clé de l’efficacité des investissements internationaux dans la sécurité irakienne.
L’influence des milices soutenues par l’Iran : une menace persistante
Parallèlement à la lutte contre Daech, les États-Unis ont été confrontés à une autre menace dans la région : les milices soutenues par l’Iran. Depuis le début de la guerre en Syrie, ces groupes ont mené plusieurs attaques contre des bases et des installations américaines au Moyen-Orient. En janvier 2023, un raid mené par une de ces milices a tué trois soldats américains près de la frontière entre la Syrie et la Jordanie. Ces attaques ont augmenté la tension dans la région, renforcée par le soutien continu des États-Unis à Israël.
L’une des conséquences directes de ces attaques a été l’augmentation du personnel militaire américain dans la région sous le commandement du U.S. Central Command (CENTCOM). Le nombre de troupes américaines dans cette zone est passé à 40 000, soit une augmentation de 6 000 soldats par rapport à la moyenne habituelle. Cette présence renforcée démontre l’engagement des États-Unis à protéger leurs intérêts stratégiques dans le Moyen-Orient, mais elle pose également la question de l’avenir de leur rôle dans la région.
Il est probable que les négociations bilatérales entre Washington et Bagdad incluront des discussions sur la manière dont les États-Unis peuvent continuer à soutenir l’Irak tout en réduisant leur engagement direct, afin d’éviter une nouvelle escalade des tensions avec les milices pro-iraniennes.
L’avenir des opérations transfrontalières en Syrie
Malgré la fin de la mission principale en Irak, la coalition continuera d’utiliser le territoire irakien pour mener des opérations transfrontalières en Syrie, au moins jusqu’en 2026. La raison principale est la persistance de Daech dans certaines zones de l’est de la Syrie, notamment près de la frontière irako-syrienne. En raison de la géographie et de la complexité des opérations dans ces zones désertiques, l’Irak restera un point de départ stratégique pour les frappes aériennes et les interventions ciblées.
Ces opérations, menées principalement par des drones et des forces spéciales, visent à neutraliser les cellules terroristes et à empêcher la résurgence de Daech. Les coûts de ces missions sont élevés, nécessitant des investissements continus dans la maintenance des infrastructures militaires, tant du côté irakien que syrien. En 2023, le département d’État américain a approuvé une vente de 65 millions de dollars pour l’entretien des navires irakiens, renforçant ainsi les capacités logistiques maritimes de l’Irak.
Ces efforts soulignent la nécessité de maintenir une vigilance active, même après la dissolution officielle de la task force, pour éviter que les gains obtenus contre Daech ne soient perdus.
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