Le JAS Gripen, développé par la société suédoise Saab, est un avion de combat multirôle moderne et polyvalent qui a suscité l’intérêt de nombreuses parties du monde. Bien qu’il s’agisse d’un avion avancé doté de nombreuses caractéristiques attrayantes, la raison pour laquelle il n’est pas plus largement adopté en Europe peut être attribuée à divers facteurs :
- Des concurrents puissants : L’Europe compte plusieurs grandes entreprises de défense qui produisent des avions de combat de pointe, notamment le Rafale de Dassault (France), l’Eurofighter Typhoon (une collaboration entre le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne) et, auparavant, le Panavia Tornado. Ces avions bénéficient souvent du soutien de leurs gouvernements respectifs, à la fois en termes de financement du développement et de promotion des ventes à l’étranger.
- Considérations politiques et économiques : Les achats importants en matière de défense s’accompagnent souvent de considérations politiques et économiques. Les pays peuvent opter pour un avion particulier en raison de relations politiques plus larges, d’un alignement ou pour favoriser des partenariats stratégiques. Par exemple, l’achat d’avions américains comme le F-35 peut être considéré comme une mesure visant à renforcer les liens avec les États-Unis.
- Économie d’échelle : L’importance des investissements nécessaires à la R&D dans le domaine de l’aviation implique des économies d’échelle. Plus le nombre d’unités d’un avion donné est élevé, plus le coût unitaire diminue, ce qui le rend plus attrayant pour les acheteurs potentiels. Cela peut parfois jouer en défaveur des petits fabricants comme Saab, en particulier lorsqu’ils sont en concurrence avec des consortiums plus importants ou des pays dont les budgets de défense sont plus élevés.
- Exigences opérationnelles : Chaque pays a ses propres exigences opérationnelles en fonction de sa stratégie de défense, de sa situation géographique et des menaces qu’il perçoit. Pour certains pays, les capacités offertes par le Gripen peuvent être plus qu’adéquates, tandis que d’autres peuvent préférer les capacités spécifiques offertes par d’autres avions.
- Programmes de développement conjoints : Certains pays européens font partie de programmes communs de développement d’avions (comme le consortium Eurofighter Typhoon) et sont donc plus enclins à acheter des avions dans lesquels ils ont investi, tant en termes d’argent que de technologie.
- Maintenance et interopérabilité : le fait de disposer d’une flotte composée de plusieurs types d’aéronefs peut accroître les problèmes de logistique et de maintenance. Les pays qui exploitent déjà d’autres appareils européens pourraient préférer s’en tenir à une plateforme similaire en raison de l’infrastructure existante et du personnel formé.
- Influence des États-Unis : Les États-Unis, avec leurs F-16, F/A-18 et maintenant le F-35, exercent une forte influence sur le marché mondial des avions de combat. Le F-35, en particulier, est adopté par plusieurs pays de l’OTAN, dont beaucoup en Europe. Ses capacités furtives avancées, ainsi que la forte pression exercée par les États-Unis en termes de lobbying politique et d’accords de partenariat attrayants, en font une option convaincante pour de nombreux pays.
Malgré ces défis, il convient de noter que le Gripen a trouvé des clients à la fois en Europe et en dehors, avec des pays comme la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie qui ont opté pour le Gripen, et le Brésil qui a fait un achat important à l’étranger. La décision de chaque pays repose sur un mélange complexe d’exigences opérationnelles, de contraintes budgétaires, de considérations politiques et d’alignements stratégiques.
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