Avec trois contrats signés en quelques mois à peine, le Rafale s’exporte enfin. Ce soudain déblocage de la situation étonne, et l’on en vient à se demander : pourquoi ? Pourquoi se vend-il soudain après avoir été boudé pendant tant d’années ? Trois raisons expliquent en fait le succès soudain de cet appareil.
1. Le Rafale a fait ses preuves
Le Rafale a montré les performances dont il était capable, puisqu’il a été de toutes les opérations militaires françaises dans le monde ces dernières années, comme en Syrie ou en Irak. On pense notamment au Mali, où le chasseur était seul sur le théâtre des opérations. Il y a donc servi aussi bien à des missions offensives qu’à des missions d’observations : il a ainsi prouvé son extrême polyvalence.
2. La situation géopolitique
Le fait qu’il ait remporté la mise face à une concurrence extrêment rude (Lockheed Martin, notamment) s’explique aussi par le contexte géopolitique, il faut bien le reconnaître. La politique étrangère de la France est globalement appréciée, alors que la politique des Etats-Unis l’est beaucoup moins, notamment dans les pays du Golfe. Cette situation géopolitique a évidemment profité au Rafale, qui a vu une fenêtre de lancement s’ouvrir.
3. La volonté du gouvernement
Nécessité fait loi : l’Etat ne pouvait plus assurer à lui seul la viabilité du programme Rafale. Il était devenu urgent de le vendre à l’export. Cette pression était d’autant plus forte que le budget militaire vise des efforts de réduction. Cette nécessité a ainsi poussé tous les acteurs du dossier (industriels, ministère de la Défense, diplomatie…) à se démener et à jouer collectif pour vendre le Rafale hors de nos frontières. Il suffit de voir le nombre d’allers-retours qu’à pu faire Jean-Yves le Drian en Moyen-Orient ces dernières années. Ce redoublement d’efforts a fini par porter ses fruits, et on ne peut que s’en féliciter.