Skunk Works: Quand un pilote dirige 3 avions en même temps

Skunk Works: Quand un pilote dirige 3 avions en même temps

Tests de drones autonomes par Skunk Works : vers une meilleure intégration homme-machine pour la gestion des aéronefs non pilotés.

Lockheed Martin, via sa division Skunk Works, a récemment testé l’intégration d’avions autonomes pilotés par intelligence artificielle (IA) dans des missions simulées. Ces essais visent à définir comment les avions habités pourront commander des drones autonomes dans des opérations complexes. Un pilote dans un L-39 Albatros a dirigé deux L-29 Delfin équipés d’IA dans une simulation de combat aérien, utilisant une interface tactile. Ces recherches répondent aux besoins du programme Collaborative Combat Aircraft (CCA) de l’US Air Force.

Les tests des l-29 delfin : des drones simulés en conditions réelles

Lockheed Martin a utilisé deux avions L-29 Delfin autonomes, équipés d’intelligence artificielle, pour simuler des drones en combat aérien. Ces tests ont eu lieu dans un espace aérien non précisé aux États-Unis, en raison des restrictions imposées par la Federal Aviation Administration (FAA) sur les vols sans pilote. Les avions autonomes ont reçu des instructions en temps réel via une interface tactile, permettant une gestion rapide et intuitive des opérations.

Le choix de l’IA pour piloter ces avions découle des limitations de la simulation virtuelle. Bien que les environnements numériques soient avancés, les tests en vol permettent de collecter des données cruciales sur le comportement des systèmes dans des conditions réelles. Les tests incluaient des simulations de missions offensives, où les L-29 Delfin, sous supervision humaine, ont travaillé en coordination pour intercepter des cibles ennemies simulées.

Skunk Works: Quand un pilote dirige 3 avions en même temps

Pourquoi tester des plateformes pilotées ?

Utiliser des aéronefs pilotés comme substituts de drones autonomes est une solution pragmatique. Cela permet d’accélérer les essais tout en garantissant une sécurité accrue grâce à la présence d’un pilote. En 2023, les dépenses globales liées aux tests de drones autonomes étaient estimées à plus de 5 milliards d’euros, reflétant l’importance croissante de cette technologie dans les programmes de défense.

Les avions pilotés ou pilotables, tels que le L-29 ou le L-39, sont déjà intégrés dans les recherches militaires aux États-Unis. Leur flexibilité permet d’adapter rapidement les systèmes d’IA tout en respectant les réglementations de la FAA. En comparaison, des drones sans pilote complet nécessitent des infrastructures spécifiques, augmentant les coûts opérationnels de 20 % à 30 %.

L’intégration homme-machine : un défi technologique

L’un des principaux objectifs des essais est de développer des interfaces tactiles efficaces pour que les pilotes puissent commander les drones. Cependant, des défis techniques subsistent. Les tablettes utilisées pour contrôler les drones peuvent être perçues comme une charge supplémentaire pour les pilotes. Selon une étude menée par General Atomics, un pilote gérant une mission complexe avec une tablette voit son efficacité diminuer de 15 %, en raison des difficultés de coordination entre les tâches.

Pour pallier ces problèmes, Lockheed Martin explore d’autres options, notamment des systèmes intégrés plus intuitifs. Ces technologies doivent également répondre aux besoins du programme Collaborative Combat Aircraft (CCA), qui prévoit la mise en œuvre de flottes de drones autonomes capables de missions variées, y compris le combat.

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Les impacts économiques et stratégiques

Les tests récents démontrent l’importance des drones autonomes dans les futurs conflits. Cependant, le coût de leur développement reste élevé. Le programme CCA de l’US Air Force nécessitera un budget de plusieurs dizaines de milliards d’euros sur la prochaine décennie, une somme difficile à concilier avec les autres priorités stratégiques, comme la modernisation des flottes d’avions habités.

L’introduction de drones autonomes soulève aussi des questions logistiques. L’US Air Force devra mettre en place des bases adaptées, former des techniciens spécialisés, et investir dans des infrastructures permettant une maintenance rapide. Ces investissements pourraient augmenter les coûts de 25 % par rapport à ceux des flottes actuelles.

Les essais menés par Skunk Works marquent une étape importante dans l’intégration des drones autonomes dans les forces armées. La collaboration entre humains et machines, bien que prometteuse, nécessite encore des avancées technologiques et organisationnelles. Ces efforts visent à répondre aux besoins d’un combat moderne, où la coordination entre les avions habités et autonomes jouera un rôle central dans les stratégies militaires des décennies à venir.

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