Analyse du rôle du terrorisme islamique dans les sociétés musulmanes, ses impacts économiques et les réponses internationales face à ce défi.
Le terrorisme islamique reste une menace majeure pour les sociétés musulmanes elles-mêmes. 90 % des victimes de ces attaques sont musulmanes, souvent accusées d’hérésie ou d’insuffisance religieuse. L’Afrique et l’Asie centrale figurent parmi les régions les plus touchées. En Afrique de l’Ouest, des groupes tels que Al-Qaïda JNIM exploitent les instabilités politiques, tandis qu’en Asie centrale, les anciennes républiques soviétiques contiennent efficacement la menace grâce à des politiques répressives et une prospérité économique croissante.
Une menace interne aux sociétés musulmanes
Le terrorisme islamique, souvent perçu comme une menace pour l’Occident, frappe en réalité majoritairement les sociétés musulmanes. Selon les données disponibles, près de 90 % des victimes d’attaques terroristes islamistes sont des musulmans. Cette réalité résulte des idéologies des groupes extrémistes qui considèrent une grande partie des musulmans comme insuffisamment pieux ou hérétiques.
En Afrique, les attaques menées par des organisations comme Al-Qaïda au Maghreb islamique ou ses affiliés, tels que le JNIM au Mali, illustrent ce phénomène. En 2023, une attaque à Barsalogho, au Burkina Faso, menée depuis des bases au Mali, a causé la mort de 500 civils. Ces massacres ciblent souvent des villages jugés loyaux aux gouvernements locaux ou opposés aux idéologies terroristes.
Cette violence a un effet dévastateur sur le tissu social et économique des pays touchés. Par exemple, au Mali, les attaques ont déplacé plus de 400 000 personnes en 2024, aggravant une crise humanitaire déjà sévère. L’instabilité politique, avec trois coups d’État depuis 2012, a paralysé les efforts internationaux de stabilisation et de développement.
Le rôle des ressources naturelles dans les conflits
Les ressources naturelles, notamment l’or, jouent un rôle central dans les conflits au Sahel. Le Mali, troisième producteur d’or en Afrique, génère environ 70 tonnes d’or par an, représentant 10 % de son PIB. Cependant, l’exploitation de ces mines est souvent marquée par des pratiques informelles et l’implication de groupes armés.
Depuis 2021, le gouvernement militaire malien s’appuie sur des mercenaires russes, notamment le groupe Wagner, pour sécuriser les sites miniers. Cette collaboration a conduit à une augmentation de la production, mais également à des accusations d’exactions contre les populations locales. Les revenus de l’or, bien que cruciaux pour l’économie malienne, alimentent aussi la corruption, limitant leur impact sur le développement national.
Cette situation exacerbe les tensions sociales, augmentant le mécontentement envers le gouvernement militaire. À long terme, une meilleure régulation du secteur minier est essentielle pour réduire l’emprise des groupes armés et améliorer les conditions de vie.
L’Asie centrale : un modèle de résilience
Contrairement à l’Afrique de l’Ouest, l’Asie centrale a réussi à contenir la menace terroriste grâce à une combinaison de répression et de prospérité économique. Les cinq nations de la région, héritières de l’Union soviétique, maintiennent un contrôle strict grâce à des services de renseignement efficaces et des politiques autoritaires.
Entre 2002 et 2018, environ 5 000 combattants d’Asie centrale ont rejoint des groupes comme l’État islamique, mais peu sont revenus. Cela a limité les attaques dans la région, où les réponses aux incidents isolés sont généralement rapides et efficaces. En comparaison, l’Afghanistan voisin, avec un taux d’alphabétisation de seulement 27 %, illustre les risques d’une gouvernance inefficace.
L’Asie centrale bénéficie également d’une croissance économique stable. Le PIB total de la région est passé de 347 milliards d’euros en 2021 à près de 500 milliards d’euros en 2030. Des pays comme le Kazakhstan, riche en pétrole, affichent un PIB par habitant de 33 000 euros, bien supérieur à celui des économies voisines.
Conséquences géopolitiques et économiques
Le terrorisme islamique a des répercussions géopolitiques majeures, attirant l’attention de puissances internationales comme la Russie et la Chine. Ces deux nations rivalisent pour influencer les pays d’Asie centrale, où la Chine domine grâce à des investissements massifs dans les infrastructures via l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie.
En Afrique de l’Ouest, l’implication de la Russie, notamment à travers le groupe Wagner, reflète une stratégie visant à combler le vide laissé par le retrait des forces françaises. Cependant, cette approche soulève des questions sur l’efficacité à long terme, compte tenu de l’hostilité croissante des populations locales envers les mercenaires étrangers.
Les efforts de lutte contre le terrorisme nécessitent des solutions intégrées, alliant sécurité et développement économique. À cet égard, des investissements dans l’éducation et l’emploi pourraient offrir des alternatives aux jeunes susceptibles de rejoindre des groupes extrémistes.
Le terrorisme islamique reste une menace complexe, nécessitant des réponses adaptées aux réalités locales. En Afrique comme en Asie centrale, les défis sont multiples, allant de l’instabilité politique à la pauvreté. Cependant, les exemples d’efficacité en Asie centrale montrent que la combinaison de prospérité économique et de gouvernance ferme peut réduire la menace. Pour l’Afrique de l’Ouest, un engagement international renforcé, axé sur la bonne gouvernance et le développement, est essentiel pour briser le cycle de la violence.
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