Le Blériot XI, conçu en 1909, est un avion monoplan emblématique qui a marqué l’histoire par sa conception innovante et ses exploits notables, notamment la première traversée de la Manche par Louis Blériot.
Historique du Blériot XI
Le Blériot XI, conçu par Louis Blériot et l’ingénieur Raymond Saulnier, a effectué son premier vol le 23 janvier 1909. Cet avion monoplan s’est rapidement distingué par sa performance et son design avancé pour l’époque. Le 25 juillet 1909, Louis Blériot réalise la première traversée de la Manche en avion, reliant Calais à Douvres en 36 minutes et 30 secondes, parcourant une distance de 36,6 km à une vitesse moyenne de 60 km/h. Cet exploit a non seulement démontré le potentiel de l’aviation pour les voyages longue distance, mais a également solidifié la réputation du Blériot XI sur la scène internationale. Suite à cette réussite, l’avion a été produit en série et adopté par de nombreuses forces armées à travers le monde, devenant ainsi l’un des premiers avions militaires standardisés.

Design du Blériot XI
Le Blériot XI présente une structure en bois de frêne, partiellement recouverte de toile, offrant une combinaison de légèreté et de robustesse. Son envergure est de 7,8 mètres, pour une longueur de 7,8 mètres également. L’avion est équipé d’un moteur en étoile de 50 chevaux, entraînant une hélice bipale en bois. Le train d’atterrissage est constitué de roues de bicyclette montées sur des bras amortis par des sandows, permettant d’absorber les chocs lors des atterrissages. Le contrôle latéral est assuré par un système de gauchissement des ailes, une technique innovante à l’époque, remplaçant les ailerons traditionnels. Le poste de pilotage ouvert offre une visibilité optimale, bien que le pilote soit exposé aux éléments. Cette conception simple mais efficace a permis au Blériot XI de s’adapter à diverses missions, tant civiles que militaires.
Performance du Blériot XI
Le Blériot XI, propulsé par un moteur de 50 chevaux, atteint une vitesse maximale de 110 km/h. Sa structure légère, avec une masse à vide de 300 kg, lui confère une maniabilité appréciée des pilotes de l’époque. L’autonomie de l’appareil est d’environ 3,5 heures, permettant des vols de reconnaissance ou de liaison sur des distances modérées. Bien que ses performances soient modestes comparées aux standards actuels, le Blériot XI représentait une avancée significative en matière d’aéronautique au début du XXe siècle, offrant une plateforme fiable pour l’entraînement des pilotes et les premières missions militaires.

Les missions du Blériot XI au combat
Dès 1910, le Blériot XI est intégré dans les forces armées françaises et italiennes, servant principalement pour des missions de reconnaissance et d’observation. Lors de la guerre italo-turque de 1911-1912, il est utilisé pour des missions de reconnaissance aérienne en Libye, marquant ainsi les premières utilisations militaires de l’aviation. Au début de la Première Guerre mondiale, plusieurs escadrilles françaises sont équipées de Blériot XI, effectuant des missions de surveillance et de réglage d’artillerie. Cependant, face à l’évolution rapide de la technologie aéronautique et l’apparition d’avions plus performants, le Blériot XI est progressivement relégué à des missions d’entraînement à partir de 1915. Malgré ses limitations, il a joué un rôle crucial dans l’introduction de l’aviation dans les opérations militaires.
L’utilisation opérationnelle du Blériot XI a décliné à mesure que de nouveaux avions plus avancés ont été développés. Dès 1915, il est principalement cantonné aux écoles de pilotage pour la formation des nouveaux aviateurs. Son héritage perdure néanmoins, symbolisant les débuts de l’aviation moderne et les premières applications militaires de l’aéronef. Le Blériot XI reste une icône de l’histoire aéronautique, représentant l’innovation et l’audace des pionniers de l’aviation.
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