Hansa-Brandenburg D.I

Le Hansa-Brandenburg D.I, conçu par Ernst Heinkel en 1916, était un chasseur biplan monoplace utilisé principalement par l’aviation austro-hongroise. Reconnaissable à sa structure d’entretoises en étoile, il était doté d’un fuselage profond et d’une dérive de petite taille, ce qui affectait sa stabilité et la visibilité du pilote. Propulsé par un moteur Austro-Daimler de 185 chevaux, il atteignait une vitesse maximale de 187 km/h. Son armement consistait en une unique mitrailleuse Schwarzlose de 8 mm montée sur l’aile supérieure. Malgré des problèmes de maniabilité, le D.I a été utilisé jusqu’à la mi-1917, contribuant aux succès de plusieurs as austro-hongrois.

L’historique du Hansa-Brandenburg D.I

Le Hansa-Brandenburg D.I, également connu sous la désignation “KD” pour “Kampf-Doppeldecker”, a été développé en 1916 par Ernst Heinkel pour répondre aux besoins de l’aviation austro-hongroise en matière de chasseurs monoplaces. La production initiale a été assurée par Hansa-Brandenburg en Allemagne, avec environ 50 exemplaires équipés de moteurs Austro-Daimler de 160 chevaux. Par la suite, la fabrication a été transférée à Phönix Flugzeugwerke en Autriche, qui a produit environ 72 unités supplémentaires dotées de moteurs plus puissants de 185 chevaux. L’entrée en service du D.I à l’automne 1916 a été marquée par des accidents dus à sa maniabilité délicate, lui valant le surnom de “Cercueil”. Malgré ces défauts, il est resté en service jusqu’à la mi-1917, période durant laquelle il a été utilisé par plusieurs as de l’aviation austro-hongroise, dont Godwin Brumowski et Frank Linke-Crawford.

Le design du Hansa-Brandenburg D.I

Le design du Hansa-Brandenburg D.I se distingue par plusieurs caractéristiques notables. Son fuselage profond, bien que conférant une certaine robustesse, limitait la visibilité vers l’avant pour le pilote. Les ailes étaient reliées par une structure d’entretoises en étoile, une configuration complexe qui renforçait la cellule mais augmentait également la traînée. La dérive de petite taille contribuait à une stabilité directionnelle précaire, rendant la récupération en vrille difficile. L’armement était constitué d’une unique mitrailleuse Schwarzlose de 8 mm montée sur l’aile supérieure, une solution adoptée en raison des difficultés de synchronisation du tir à travers l’hélice. Cette disposition rendait toutefois l’accès à l’arme compliqué en cas d’enrayage.

Hansa-Brandenburg D.I

Les performances du Hansa-Brandenburg D.I

Le Hansa-Brandenburg D.I était propulsé par un moteur Austro-Daimler six cylindres en ligne développant 185 chevaux (138 kW), lui permettant d’atteindre une vitesse maximale de 187 km/h. Il pouvait grimper à 1 000 mètres en environ 3 minutes et avait un plafond opérationnel de 5 000 mètres. L’autonomie était d’environ 2 heures et 30 minutes, soit une portée estimée à 480 kilomètres. Ces performances étaient compétitives pour l’époque, bien que le D.I souffrait de problèmes de maniabilité et de stabilité qui limitaient son efficacité en combat.

Les missions du Hansa-Brandenburg D.I au combat

Les missions du Hansa-Brandenburg D.I au combat

Le Hansa-Brandenburg D.I a été engagé au combat principalement à partir de l’automne 1916, dans les unités de chasse de l’aéronautique impériale et royale austro-hongroise (k.u.k. Luftfahrtruppen). Son utilisation s’est concentrée sur le front italien, en particulier dans les zones montagneuses du Tyrol du Sud, de l’Isonzo et des Alpes juliennes, où la guerre aérienne prenait une importance croissante à mesure que les forces italiennes amélioraient leurs capacités.

Le D.I était affecté à plusieurs unités de chasse nouvellement formées appelées Flik (Fliegerkompanie), dont certaines étaient exclusivement dédiées au combat aérien. Parmi ces unités, les Flik 12D, Flik 41J et Flik 14J ont compté parmi les premières à aligner le D.I. Ces escadrilles avaient pour mission principale de protéger les avions de reconnaissance et de bombardement opérant sur les lignes ennemies, tout en interceptant les chasseurs adverses.

Le rôle du D.I était donc centré sur la supériorité aérienne locale, notamment au-dessus des secteurs critiques du front. En pratique, ces missions consistaient à escorter les biplaces Hansa-Brandenburg C.I ou Lloyd C.V, à intercepter les Nieuport 11, SPAD VII et autres appareils déployés par la Regia Aeronautica, et à gêner l’observation aérienne ennemie.

Malgré les défauts de conception du D.I, notamment une visibilité réduite, une dérive sous-dimensionnée et un comportement instable en vrille, plusieurs pilotes d’élite l’ont utilisé avec succès. Le cas le plus notable est celui de Godwin Brumowski, commandant de la Flik 41J, qui a remporté une grande partie de ses 35 victoires confirmées sur ce modèle. Autre pilote marquant, Frank Linke-Crawford, a réalisé ses premières victoires sur D.I avant de passer sur d’autres appareils plus récents. Leur réussite montre que, bien qu’exigeant à piloter, le D.I pouvait être redoutable entre de bonnes mains.

Le D.I était cependant peu apprécié des pilotes en général. Les récits d’époque indiquent que les accidents dus à des pertes de contrôle étaient fréquents, en particulier lors des manœuvres serrées à basse vitesse. À cela s’ajoute l’armement défaillant : la mitrailleuse Schwarzlose montée au-dessus de l’aile supérieure était difficile d’accès en vol, ce qui empêchait toute intervention rapide en cas d’enrayement, une situation fréquente en altitude.

Le bilan opérationnel du D.I reste donc contrasté. Il a permis de maintenir une pression constante sur l’aviation italienne pendant une période où l’Autriche-Hongrie manquait de chasseurs modernes. Mais ses limites techniques et son taux d’accidents élevé ont rapidement conduit à sa mise à l’écart à partir de mi-1917, au profit de modèles plus performants comme le Phönix D.I ou l’Albatros D.III (Oef).

Le Hansa-Brandenburg D.I a donc participé aux missions offensives et défensives de l’aviation austro-hongroise durant la première phase critique de la guerre aérienne sur le front sud, en remplissant un rôle important malgré des performances discutables et une conception risquée.

Un dernier mot

L’utilisation du Hansa-Brandenburg D.I a progressivement décliné à partir de la mi-1917, à mesure que des appareils plus performants et mieux conçus, tels que l’Albatros D.III et le Phönix D.I, sont entrés en service. Les problèmes de maniabilité et de stabilité du D.I, combinés à une armement limité, ont conduit à son retrait progressif des premières lignes. Néanmoins, il demeure une étape importante dans l’évolution des chasseurs austro-hongrois, ayant contribué aux succès initiaux de l’aviation de la Double Monarchie et servi de base à des développements ultérieurs dans la conception d’avions de combat.

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