Le Junkers J2, prototype allemand de 1916, fut le premier chasseur monocoque entièrement métallique.
Le Junkers J2, développé en 1916 par Hugo Junkers, fut le premier chasseur monocoque entièrement métallique. Équipé d’un moteur Mercedes D.III de 160 ch, il atteignait une vitesse maximale de 185 km/h. Malgré ses performances prometteuses, sa masse élevée limitait sa maniabilité et sa vitesse ascensionnelle. Seulement six exemplaires furent construits, et le projet fut abandonné après un accident mortel. Le J2 marqua néanmoins une étape importante dans l’évolution de l’aviation militaire vers des structures métalliques.
L’historique du Junkers J2
Le Junkers J2, développé en 1916, fut le premier chasseur monocoque entièrement métallique. Conçu par Hugo Junkers, il succéda au J1, premier avion métallique expérimental. Le J2 visait à démontrer la viabilité des structures métalliques dans l’aviation militaire.
En janvier 1916, l’Inspektion der Fliegertruppen (IdFlieg) commanda six exemplaires du J2, numérotés de E.250/16 à E.255/16. Le premier vol eut lieu le 11 juillet 1916 à Döberitz, piloté par le lieutenant Theodor Mallinckrodt. Les essais révélèrent une bonne maniabilité, mais une vitesse ascensionnelle insuffisante.
Le 23 septembre 1916, un accident mortel impliquant le pilote Max Schade entraîna l’arrêt du programme. Le J2, bien que novateur, ne répondit pas aux exigences opérationnelles de l’époque.
Le design du Junkers J2
Le Junkers J2 présentait une structure monocoque entièrement métallique, utilisant de la tôle d’acier. Son fuselage aérodynamique intégrait un moteur Mercedes D.III de 160 ch, entièrement caréné. L’aile monoplan, sans haubans externes, était fixée directement au fuselage.
Le cockpit ouvert offrait une visibilité améliorée par rapport aux biplans contemporains. Un arceau de sécurité protégeait le pilote en cas de retournement. Le train d’atterrissage fixe était renforcé pour supporter le poids accru de l’appareil.
Malgré son design innovant, l’utilisation de l’acier augmentait la masse totale, affectant les performances. Le J2 pesait à vide 1 018 kg, avec une masse maximale au décollage de 1 165 kg.

Les performances du Junkers J2
Le Junkers J2 atteignait une vitesse maximale de 185 km/h grâce à son moteur Mercedes D.III de 160 ch. Cependant, sa vitesse ascensionnelle était limitée, atteignant 3 000 mètres en 21 minutes. Son plafond opérationnel était de 4 000 mètres.
La masse élevée de l’appareil, due à sa structure en acier, réduisait sa maniabilité et sa capacité à effectuer des manœuvres rapides. Comparé aux chasseurs en bois et toile de l’époque, le J2 souffrait d’un rapport poids/puissance défavorable.
Malgré ces limitations, le J2 démontra la faisabilité des structures métalliques dans l’aviation, ouvrant la voie à des développements ultérieurs utilisant des alliages plus légers comme le duralumin.
Les missions du Junkers J2 au combat
Le Junkers J2 n’a jamais été déployé en combat. Conçu comme prototype, il servit principalement à tester la viabilité des structures métalliques dans l’aviation militaire. Les essais en vol révélèrent des performances insuffisantes pour les exigences du front.
L’accident mortel du 23 septembre 1916, impliquant le pilote Max Schade, mit fin au programme. Le J2 ne participa à aucune mission opérationnelle et ne fut pas produit en série.
Malgré cela, le J2 joua un rôle crucial dans l’évolution de la conception des avions, influençant les futurs développements de chasseurs métalliques.
Un dernier mot
Le Junkers J2, bien qu’innovant, fut rapidement remplacé par des conceptions plus avancées utilisant des matériaux plus légers. L’expérience acquise avec le J2 permit à Hugo Junkers de développer des avions en duralumin, comme le J3, bien que celui-ci ne fût jamais achevé.
Le J2 marqua une étape importante dans la transition vers des structures métalliques dans l’aviation. Son héritage se retrouve dans les avions ultérieurs de Junkers, tels que le J9 (D.I), premier chasseur métallique opérationnel.
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