Avion militaire allemand de la Première Guerre mondiale, le Rumpler G (Series) marque une étape technique dans le développement des bombardiers biplans.
Le Rumpler G (Series) est un bombardier biplan allemand utilisé entre 1915 et 1918. Construit par Rumpler Flugzeugwerke, il a été développé pour remplacer les dirigeables dans les missions de bombardement stratégique. Le premier modèle, le G.I, est apparu en 1915, propulsé par deux moteurs Benz Bz.III. Il a évolué vers les versions G.II et G.III, équipées de moteurs plus puissants et d’une capacité offensive renforcée. Environ 222 unités ont été produites. L’appareil transportait jusqu’à 250 kg de bombes, et atteignait 165 km/h à une altitude maximale de 4 900 mètres. Il a servi exclusivement dans les rangs de la Luftstreitkräfte. Malgré des capacités limitées face aux évolutions du conflit, le Rumpler G (Series) a marqué une transition vers les bombardiers lourds. Il fut progressivement remplacé par des modèles plus performants à partir de 1917.
L’historique du Rumpler G (Series)
Le développement du Rumpler G (Series) débute en 1915, dans un contexte où les dirigeables s’avèrent vulnérables face à l’artillerie et à l’aviation ennemies. La société Rumpler Flugzeugwerke, implantée à Berlin, propose alors un bombardier biplan capable de missions stratégiques sur de longues distances. La conception initiale, désignée 4A15, donne naissance au modèle Rumpler G.I.
La désignation « G » provient de Großflugzeug (grand avion), utilisée par l’armée allemande pour les bombardiers multimoteurs. Le G.I est mis en service dans la Luftstreitkräfte en 1915, avec environ 60 exemplaires produits.
Ce modèle remplace progressivement les Zeppelins, trop exposés et lents. Le Rumpler G (Series) s’intègre dans une stratégie de bombardement ciblé, soutenant les actions au sol sur le front occidental. La série s’inscrit dans une logique évolutive : G.I, G.II, G.III, avec des améliorations successives.
À la fin de la guerre, 222 unités avaient été produites, réparties sur les trois versions principales. Le Rumpler G (Series) fut exclusivement exploité par l’armée allemande, sans exportation connue. Il s’agit donc d’un programme strictement militaire, intégré dans les priorités industrielles du conflit.

Le design du Rumpler G (Series)
Le Rumpler G (Series) adopte une architecture biplan à envergure inégale, classique pour l’époque. Le fuselage est en bois entoilé, avec des longerons métalliques dans certaines sections. Le train d’atterrissage fixe repose sur plusieurs roues disposées en tricycle, pour répartir le poids au sol.
L’équipage est constitué de trois membres : un pilote, un observateur et un mitrailleur, tous installés dans des cockpits ouverts. Cette configuration implique une exposition directe aux éléments et aux tirs adverses.
L’armement défensif repose sur des mitrailleuses Parabellum MG14 de calibre 7,92 mm, positionnées selon les versions à l’avant et en position dorsale. Sur les premiers G.I, une seule mitrailleuse est disponible. À partir du G.II, deux armes sont intégrées.
La charge utile atteint environ 250 kg de bombes conventionnelles, larguées manuellement. Cette capacité reste modeste comparée aux bombardiers lourds de fin de guerre, mais suffisante pour des cibles logistiques.
Les moteurs sont montés entre les ailes, sur des supports renforcés, ce qui facilite l’accès technique mais génère des vibrations importantes dans le fuselage. Le système de commande est entièrement mécanique, avec câbles et poulies.
Le poste d’observation, situé à l’avant, offre une bonne visibilité, mais l’ensemble reste vulnérable en cas de poursuite. L’aérodynamisme général est limité par la structure biplan et les multiples haubans, ce qui impacte la vitesse.
La performance du Rumpler G (Series)
Les performances du Rumpler G (Series) évoluent au fil des versions. Le G.I est propulsé par deux moteurs Benz Bz.III de 150 chevaux (112 kW). Il atteint une vitesse de 140 km/h, avec une autonomie d’environ 500 km et un plafond opérationnel de 3 600 mètres.
Le G.II bénéficie d’une amélioration moteur : deux Benz Bz.IV de 200 chevaux (149 kW). La vitesse passe à 160 km/h, l’autonomie s’étend à 600 km, et l’altitude maximale s’approche de 4 500 mètres. Deux mitrailleuses sont désormais standard.
La dernière version, le Rumpler G.III, reçoit deux Mercedes D.IV de 260 chevaux (194 kW). Elle atteint 165 km/h, avec une autonomie d’environ 710 km et un plafond de 4 900 mètres.
La consommation moyenne est estimée à 100 litres de carburant par heure et par moteur, ce qui implique une logistique importante pour les missions prolongées. Le ratio puissance/poids reste faible, ce qui limite la manœuvrabilité.
Le rayon d’action permet des frappes au-delà des lignes ennemies, mais la faible vitesse rend l’appareil vulnérable aux chasseurs alliés. En absence d’escorte, les pertes sont fréquentes, en particulier dès 1917 avec l’essor des avions de chasse alliés plus rapides.
Les missions du Rumpler G (Series) au combat
Le Rumpler G (Series) a principalement servi sur le front occidental entre 1915 et 1918. Ses missions consistaient à bombarder des cibles logistiques, des dépôts, des voies ferrées, et des camps de troupes. Il a également participé à plusieurs raids profonds, notamment sur les infrastructures autour de Verdun, Reims et Arras.
Le bombardement de gares et de dépôts de munitions constituait la priorité stratégique. Le G.I, puis le G.II, étaient souvent engagés de nuit pour limiter les pertes. Cependant, les résultats restaient mitigés en raison de la faible précision des bombardements à haute altitude.
Les attaques menées en 1916 sur les arrières britanniques n’ont que partiellement désorganisé la logistique ennemie. Les pertes en vol, dues à la DCA ou aux chasseurs alliés (Sopwith, Nieuport), augmentèrent dès 1917, rendant l’engagement risqué.
Le G.III a tenté d’améliorer cette situation avec ses moteurs plus puissants, mais les nouvelles tactiques d’interception réduisaient l’efficacité des raids. Des missions en soutien aux offensives terrestres ont été menées, sans succès notable.
L’aviation allemande utilisait aussi ces appareils pour tester des formations en escadrilles mixtes, combinant reconnaissance et bombardement. Toutefois, le manque de coordination et la vulnérabilité persistante limitaient leur efficacité tactique.

Un dernier mot
L’utilisation du Rumpler G (Series) s’achève progressivement à partir de fin 1917, au profit de bombardiers plus modernes tels que le Gotha G.V ou l’AEG G.IV. Ces modèles offrent une meilleure autonomie, une charge utile supérieure et une défense plus solide.
La production du G.III fut la dernière évolution du programme. Aucun développement ultérieur n’a été engagé. L’appareil fut entièrement retiré du service avant l’armistice.
Le Rumpler G (Series) aura servi de transition entre les premières expérimentations et les bombardiers structurés de fin de conflit. Il reste un jalon technique, mais rapidement dépassé par l’évolution rapide des besoins tactiques et des performances attendues.
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